Il Postino

Il Postino

Au milieu des très numérisés TOY STORY, BABE et autres BRAVEHEART, IL POSTINO faisait un peu figure d’ovni lors de la cérémonie des oscars. Film en langue italienne, dirigé par un anglais, joué par un français, il méritait néanmoins sa place dans la grande fête du cinéma américain. Il est seulement dommage qu’une juste statuette ne soit venue récompenser les qualités de ce grand film.

Il y a dans IL POSTINO des relents du néo-réalisme italien : un mélange de gravité et de dérision, un message social, des personnages simples, la beauté du quotidien, des sentiments purs,… Pourtant, l’histoire n’est pas exempte de cruauté. Celle, involontaire, de Neruda, mais aussi celle de la vie. Mais le réalisateur Michael Radford a su l’évoquer avec beaucoup de délicatesse, laissant toujours une place pour l’espoir. On pourra peut-être reprocher le final : le noir et blanc, le ralenti, forcent l’émotion plus qu’ils ne la suscitent. Mais qu’importe, le film reste en état de grâce qui fait pardonner ces excès.

Bien que la voix qui le double en italien provoque une petite gêne, Philippe Noiret compose un Neruda plein de justesse. Mais c’est Massimo Troisi qui retient toute l’attention. Découvert dans le SPLENDOR de Scola, l’acteur-réalisateur porte toute l’émotion du film sur sa silhouette tremblante. Atteint d’une maladie cardiaque, il a du confier la direction à Michael Radford, et il ne pouvait jouer que deux heures par jour. Sa respiration lente, sa démarche lasse, son regard sincère et intense resteront gravés dans les mémoires. Il s’est donné tout entier dans son rôle avant de décéder, une semaine seulement après la fin du tournage. La reconnaissance internationale de son film est le plus bel hommage qui puisse lui être rendu.

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