If Beale Street Could Talk - Si Beale Street pouvait parler
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If Beale Street Could Talk

par Thibault van de Werve
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Si Beale Street pouvait parler

Equipe: Barry Jenkins, KiKi Layne, Regina King, Stephan James
Durée : 119’
Genre: Drame romantique
Date de sortie: 13/02/2019

Cotation:

6 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

IF BEALE STREET COULD TALK raconte l’histoire d’amour que vivent Tish et Fonny, deux jeunes noirs d’Harlem. Tish est enceinte et Fonny est en prison, accusé à tort d’un viol par un flic véreux...

 

Notre critique:

On a encore des frissons rien qu’à repenser au superbe MOONLIGHT qui valu à Barry Jenkins l’Oscar du meilleur film. Forcément, son nouveau projet était des plus attendus. MOONLIGHT était un film sensible, intelligent, superbement mis en scène, très bien construit et structuré, doté d’un casting parfait et d’une bande originale puissante. IF BEALE STREET COULD TALK, adapté d’un roman de James Baldwin, ne fait pas exception à tout cela. C’est une continuation parfaite de tout ce qu’a précédemment planté Barry Jenkins.

IF BEALE STREET COULD TALK raconte l’histoire d’amour que vivent Tish et Fonny, deux jeunes noirs d’Harlem. Tish est enceinte et Fonny est en prison, accusé à tort d’un viol par un flic véreux. Le film parle forcément de plusieurs sujets difficiles. Tout d’abord, il est évidemment question de racisme, d’injustice mais aussi de la difficulté qu’ont des jeunes à se lancer dans la vie, particulièrement des jeunes issus de minorités.

Barry Jenkins aborde tous ces sujets avec beaucoup de sensibilité et de recul. Jamais il ne juge ses personnages, ce qui est très important. Il prend le temps de s’intéresser à eux, de les faire connaître au public. Il prend le temps de les poser, de poser les enjeux, de développer ses personnages et leur histoire. De par ce fait, IF BEALE STREET COULD TALK est un film plus lent que son prédécesseur MOONLIGHT. Ce rythme moins élevé renforce le sentiment d’injustice qui domine durant tout le film. La justice prend son temps. Beaucoup trop. Tish et Fonny vont en faire les frais.

Le montage non linéaire est là pour rendre le récit plus vivant, tout comme ce petit côté policier voire thriller un peu insoupçonné. IF BEALE STREET COULD TALK n’est pas juste un drame. C’est un film plus complexe qu’il n’en a l’air, avec des sous-niveaux et une construction narrative très intelligente.

Comme a son habitude, Barry Jenkins a choisi des comédiens extrêmement talentueux. Le duo Tish/Fonny, composé par les inconnus KiKi Layne et Stephan James, fonctionne à merveille. L’alchimie est là, évidente et on ne peut que prédire de jolies carrières pour ces deux comédiens. Celle dont on entend le plus parler, c’est Regina King, qui interprète Ernestine, la mère de Tish. Elle a déjà remporté quelques prix comme meilleur second rôle féminin, prix tout à fait mérités tant la prestation de la dame est magistrale. Enfin, le casting comprend aussi quelques jeunes comédiens déjà connus qui viennent jouer des troisièmes rôles comme Dave Franco, Ed Skrein, Pedro Pascal ou encore Diego Luna.

Impossible de terminer sans mentionner la nouvelle partition de Nicholas Britell qui signe, une fois encore, une bande originale somptueuse, qui résonne dans la pièce au moment d’écrire ces lignes. Dans un mélange de cordes et de cuivres, Britell réussit à contribuer à l’atmosphère particulière du film en signant quelques thèmes mémorables comme « Eden », «  Agape » ou encore le sublime « Eros » et son thème au violoncelle.

Bref, IF BEALE STREET COULD TALK est une petite pépite qui confirme tous les espoirs placés en Barry Jenkins. Passer la barre du second film n’est jamais facile et Jenkins y est arrivé de la plus belle des façons. Une merveille!

 

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