I, Tonya - Moi, Tonya
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I, Tonya

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Moi, Tonya

Equipe: Allison Janney, Craig Gillespie, Margot Robbie, Sebastian Stan, Steven Rogers
Durée : 120’
Genre: Drame biographique
Date de sortie: 21/02/2018

Cotation:

6 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Tonya Harding, ancienne patineuse olympique, se livre, sans ironie aucune, dans une série d’interviews faisant écho à ceux de sa mère, de ses amis ou encore de son ex-mari...

 

Notre critique:

Beaucoup d’entre nous (en tout cas ceux qui avaient l’âge de regarder et de s’intéresser au  patinage artistique dans les années 90) se rappellent de l’agression de Nancy Kerrigan lors des sélections américaines pour les jeux olympiques de 1994, agression qui avait très vite conduit à Tonya Harding et son entourage. Et bien que celle-ci aie toujours nié son implication directe, il reste une histoire étonnante à scandale comme les aime le cinéma et le public.

Il n’en fallait pas plus pour que des producteurs indépendants s’emparent du sujet et confient au scénariste Steve Rogers et au réalisateur Craig Gillespie (LARS AND THE REAL GIRL, ou le remake de FRIGHT NIGHT) la réalisation de ce I, TONYA, un film à la première personne, sans ironie (comme annoncé d’emblée), qui patine sur le fil du drame et de la comédie.

Et la force de I, TONYA réside justement dans cette façon remarquable de traiter un drame qui a marqué le monde du sport dans un format quasi surréaliste. Et ce n’était pas chose aisée quand on voit le personnage de Tonya Harding, patineuse surdouée, mais véritable chipie, issue d’une famille pauvre, une “redneck” comme l’Amérique bien pensante et bien blanche aime les détester.

I, Tonya - Moi, Tonya

Et c’est vrai que cette Harley Quinn du patinage a très vite bousculé le monde bien réglé du patinage artistique par des tenues extravagantes, des comportements inappropriés et une famille complètement barrée. Cette famille la conduira hélas à l’échec presque malgré elle.

C’est Margot Robbie (SUICIDE SQUAD, THE WOLF OF WALL STREET) qui campe Tonya Harding. Elle livre ici une de ses meilleures prestations, montrant l’immense étendu de son jeu d’actrice, se transformant même physiquement pour ce rôle très demandeur, oscillant du rire aux larmes en quelques scènes.

Au final, la force de I, TONYA repose sur un scénario et des dialogues rapides, ciselés, sur une interprétation hors pair et sur un thème qui, l’air de rien, brosse en détail le portrait sans concession d’une Amérique blanche bien pensante.

 

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