Equipe: Fantine Harduin, Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Mathieu Kassovitz, Michael Haneke
Durée : 107’
Genre: Drame
Date de sortie: 11/10/2017
Cotation:
5/ 6
Si vous avez manqué le début:
Au travers de l’interface d’un smartphone, on assiste aux ablutions d’une femme dans une salle de bain, commentées en direct par le possesseur du téléphone, une jeune fille, Eve.
Notre critique:
Avec HAPPY END, Michael Hanneke fait le lien entre son premier (BENNY’S VIDEO) et son dernier long métrage (AMOUR auquel il fait d’ailleurs implicitement référence avec le personnage du patriarche joué par Trintignant), tout cela avec un casting 3 étoiles (Huppert, Trintignant, Kassovitz).
En ancrant sa caméra sur des points de vues sortant de l’ordinaire, Hanneke nous joue une partition connue, celle d’une certaine distanciation ou encore celle d’un décalage entre l’ordinaire et l’inattendu. Il cultive comme à son habitude le sens du détail, multipliant les informations données au spectateur et pas aux protagonistes, nous mettant dans la position du voyeur pour mieux faire monter angoisse et stupéfaction.
Avec sa famille de riches entrepreneurs qui recueille la petite fille du patriarche parce que sa mère est gravement malade, Michael Hanneke se régale à nous répéter: “regardez comme le démon est entré facilement dans le nid de vipères”. Il faudra donc ne pas s’étonner que le cynisme l’emporte et que la farce (au sens théâtral du terme) se termine bien mal. Et comme d’habitude aussi, ce sont les personnages qui paraissent les plus déséquilibrés (on pense à Pierre, le fils d’Anne) qui le sont le moins.
Film somme, récapitulatif des 40 ans de carrière du réalisateur allemand, HAPPY END démontre toute la maestria de ce dernier dans une histoire à ne pas mettre entre tous les yeux. Vous voilà prévenus!