Hail, Caesar!

En quelques dizaines de minutes, alors que l’on suit Eddie Mannix qui ‘répare’ tous les problèmes qu’un studio peut avoir avec ses stars (et tout le reste aussi d’ailleurs), on sait que le nouveau film des frères Coen, HAIL, CAESAR!, ne va pas épargner le Hollywood de l’âge d’or et que la critique va être virulente et et pour le moins sarcastique.

Sur un scénario finement ciselé comme d’habitude, avec des dialogues jouissifs au possible, les deux frères dépeignent un Hollywood nombriliste au prise avec les communistes, les scénaristes, les stars de tous poils (malins et imbéciles) et les journalistes people à la recherche du moindre ragot.

Privilégiant leurs personnages, et surtout les confrontations entre les personnages manipulateurs et les autres, HAIL, CAESAR! n’est pas qu’une critique des milieux hollywoodiens des années 50. Ce serait oublier l’amour de Joel et Ethan pour le cinéma en général, et celui d’Hollywood en particulier. Ils ont à maintes reprises fait preuve de cet amour en émaillant leurs films de références en tout genre. Avec ce nouveau film, plus que jamais, ils arrivent à la fois à taper sur ce cinéma de l’âge d’or tout en glorifiant ce prestigieux passé.

Quel plaisir donc de se replonger (c’est le cas de le dire) dans un hommage aux ballets aquatiques chers à Esther Williams (Scarlett Johansson n’ayant pas été choisi pour rien!), ou dans l’hommage aux comédies musicales avec un second degré porté par Channing Tatum (MAGIC MIKE) ou encore dans les peplums mâtinés de religion mettant en scène la vedette du studio, Baird Whitlock, merveilleusement interprété par George Clooney, dont le jeu n’est pas loin de rappeler un certain Charlton Heston de la grande époque!

Et comme si tout cela ne suffisait pas, Joel et Ethan Coen parviennent même à donner une petit touche politique et se moquer d’une certaine chasse aux sorcières qui sévissaient notamment dans les milieux du cinéma des années 50.

Drôle, intelligent, rythmé, il semble qu’après quelques films plus en demi-teintes (TRUE GRIT, INSIDE LLEWYN DAVIS), les deux frères aient retrouvé leur verve ironique d’un THE BIG LEBOWSKI. Tant mieux pour notre plaisir de spectateur et de cinéphiles…

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