Equipe: Alban Lenoir, Ayline Aksoy-Etaix, Diastème, Marion Cotillard, Vanessa Filho
Durée : 108’
Genre: Drame
Date de sortie: 20/06/2018
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Entre Elli, 11 ans, et Marlène, sa mère, il est difficile de dire laquelle des deux est adulte. Surtout lorsque Marlène rentre tard et qu’Elli lui chante une berceuse pour aider Marlène à s’endormir...
Notre critique:
Présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard, GUEULE D’ANGE est le premier long métrage de fiction de Vanessa Filho. Embrassant un sujet plutôt difficile voire délicat, la réalisatrice a pris des risques dans son scénario et est malheureusement tombée dans la majorité des pièges qu’un tel sujet pouvait comporter.
Choisir une mère bimbo, nymphomane et alcoolique comme l’un des personnages principaux est une de ces choses risquées. Y ajouter une petite fille contrainte d’être adulte avant l’heure et qui sombre dans l’alcoolisme à cause de sa mère en est une autre.
Ces deux choix rendent hélas le récit peu crédible. Bien sûr, il y a des mères qui ont sans doute aussi peu d’amour filial que certains pères, mais le problème ne vient pas nécessairement de là. Le manque de crédibilité est principalement dû au manque de nuances des personnages qui s’enfoncent dans leurs erreurs sans jamais en tirer les conséquences. Ainsi Marlène aura un bref moment de conscience du mal qu’elle fait à sa fille lors d’une fête mais elle n’en prendra jamais acte.
Ce côté “descente aux enfers” forcé est souvent agaçant tant il ne repose que sur une absence d’évolution des personnages. Aucun changement ne permettra au spectateur de se raccrocher aux aspérités de ce mélodrame.
Et même si Marion Cotillard (ROCK’N ROLL, LES FANTOMES D’ISMAEL) est plutôt surprenante dans ce rôle de blonde peroxydée stupide ou si la jeune Ayline Aksoy-Etaix est plus vraie que nature pour cette première interprétation, GUEULE D’ANGE ne restera pas dans nos mémoires cannoises de 2018.