Equipe: Andrew Niccol, Ethan Hawke, January Jones, Zoë Kravitz
Durée : 102’
Genre: Thriller
Date de sortie: 28/04/2015
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Une base autour de Las Vegas en 2010, à l'apogée des attaques de drones par l'armée US. Thomas Egan est pilote de drones qui volent au-dessus du Pakistan. Il passe son temps entre son caisson de commande où il détruit des cibles et sa maison de banlieue où il fait des barbecues avec sa famille et ses amis.
Notre critique:
Depuis l’excellent GATTACA en 1997, Andrew Niccol a fait 4 films pour lesquels, à l’exception du film de commande THE HOST, l’originalité a toujours été au rendez-vous. Bon metteur en scène mais aussi bon scénariste, il revient avec ce GOOD KILL a du cinéma tellement d’actualité qu’il frise le cinéma d’anticipation.
Plongeant dans le redoutable monde des drones militaires, GOOD KILL est un film ambitieux qui joue bien plus sur une étude psychologique que sur un film de guerre. Car la guerre des drones, c’est une guerre de jeux vidéos faite par des gamins plus doués en manette de jeu qu’en pilotage d’avions. Et en plaçant aux commandes un vrai pilote qui ne rêve que de l’adrénaline des vols en F16, Niccol pose son personnage en juge des actions faites sans implications réelles.
Les doutes de Thomas, au fur et mesure des missions de plus en plus injustifiables et des ‘good kill’ (mots prononcés par le héros lorsque le tir du drone s’avère réussit) moins nombreux, deviennent profonds et l’entraînent dans une descente dans l’alcool et le tourment.
Le film pose de nombreuses questions sur la déresponsabilisation, la notion de guerre propre, l’interaction de la CIA avec l’armée ou encore la guerre préventive. Mais aussi des questions sur la famille et sur la possibilité de retourner au monde banal après avoir à distance accompli des actes censés sauvés le monde de la terreur.
Film sans manichéisme qui expose les points de vue sans juger, GOOD KILL bénéficie d’une mise en scène millimétrée, d’une interprétation de qualité, mais n’évite cependant pas quelques moments plus creux qui heureusement n’entachent que très peu un film interpelant.