Titre français : Tabou
Equipe:
Durée : 95’
Genre: Drame
Date de sortie: 23/05/2000
Cotation:
4/ 6
Si vous avez manqué le début:
Au 19ème siècle, à Kyoto, une milice d'intervention se bat et tue pour protéger le shôgun de la menace de renversement au profit de l'empereur. Chaque semaine, de nouveaux combattants viennent gonfler les troupes de la milice. Et voici qu'un jour, un jeune homme au physique androgyne et à la beauté mystérieuse intègre le groupe. De terribles jalousies naissent alors.
Notre critique:
Du réalisateur Nagisa Oshima, il faut retenir principalement sa force de polémiste qui a valu à bon nombre des ses films de se retrouver sous les feux de la censure (NUIT ET BROUILLARD DU JAPON ou L’EMPIRE DES SENS en sont de bons exemples). Depuis 1983 avec FURYO et 1986 avec MAX MON AMOUR, Oshima n’avait plus rien tourné pour le cinéma suite à une attaque cérébrale. GOHATTO marque donc un retour attendu, celui d’un cinéaste pour qui sexe et crime sont les deux moteurs de l’existence…
Film lent et esthétique, l’histoire de GOHATTO tient beaucoup plus du non-dit, du codé, que du visible. C’est dans l’invisible qu’Oshima donne toute l’ampleur de son propos et qu’il parvient à sublimer l’atmosphère des lieux et des relations humaines. Ainsi ce n’est pas l’homosexualité, même si elle est énoncée clairement, qui est le thème du film, mais bien l’implication des pulsions sexuelles et comment elles peuvent conduire au crime…
Lorsque dans un film le non-dit l’emporte sur le dit, le jeu des acteurs prend une importance capitale. Beat Takeshi, en commandant de la milice, est exceptionnel… Son jeu tout en retenue prend tout son sens dans le film. Quant à Ryuhei Matsuda, son côté androgyne sert fabuleusement l’histoire.
Le retour d’Oshima au cinéma est donc globalement une réussite, même si son cinéma implique l’adhésion du spectateur à un certain nombre de codes permettant d’interpréter les silences et de décrypter le sens du film.