Equipe: Benjamin Biolay, Blanche Gardin, Bruno Dumont, Léa Seydoux
Durée : 133’
Genre: Comédie dramatique
Date de sortie: 17/11/2021
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Présentatrice/journaliste vedette, France est au téléphone avec son fils pour le rassurer. Après avoir raccroché, elle rejoint la conférence de presse de Macron. Et elle interpelle celui-ci...
Notre critique:
Bruno Dumont s’est fait connaître avec LA VIE DE JESUS ou L’HUMANITE à la fin des années 90. A partir de sujets plutôt sociaux, le réalisateur français brosse des fictions souvent un peu décalées et dénonciatrices de certains travers de notre société.
Chacun de ses 10 films ont au fil des années démontré l’éclectisme des sujets abordés par Bruno Dumont. Pour FRANCE, il s’attaque très frontalement à la starification des présentateurs télé et au soi-disant grands reporters.
FRANCE n’est pas un hommage à ce si beau pays, c’est plutôt le prénom d’une présentatrice/grand reporter vedette de la chaine « i » (sans doute i comme information) qui un beau jour, suite à un banal accident de la circulation, prend soudain conscience de la fragilité de l’existence et de la superficialité de son métier.
Bruno Dumont n’y va pas de main morte, il caricature à outrance le métier de grand reporter, en donnant une image fausse ou pour le moins approximative, arrivant aussi presque à enlaidir Léa Seydoux (à l’affiche de 5 films en 2021 dont NO TIME TO DIE!) tant son personnage est déplaisant. Plutôt cynique, le récit est sous-tendu par une mise en scène avec des plans souvent trop longs et un certain manque de dynamisme qui nuisent à la narration et aux propos subversifs (qui passent mal de ce fait).
Hélas, FRANCE est aussi un beau loupé sur une thématique que semble très mal connaître Bruno Dumont. Sa charge en force contre une journaliste un peu factice qui n’a de grand reporter que le nom sonne faux et la pauvre Léa Seydoux semble elle-même ne pas croire au rôle, oscillant entre sainte et créature démoniaque qui utilise tout le monde selon son bon vouloir.
FRANCE aurait dû avoir la force des premiers films de Dumont avec une distanciation mieux maitrisée pour éviter de réduire la portée de la critique tout à fait justifiée d’une certaine starification des journalistes, qu’ils soient grands reporters, journalistes d’investigation ou autres.