Titre français : Dunkerque
Equipe: Aneurin Barnard, Christopher Nolan, Damien Bonnard, Fionn Whitehead
Durée : 106’
Genre: Film de guerre
Date de sortie: 19/07/2017
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
De jeunes soldats anglais errent dans Dunkerque à la recherche de nourriture avant de se faire prendre en embuscade par des allemands. Seul le jeune Tommy en réchappe et se dirige ensuite vers la plage où des milliers de soldats britanniques bloqués par l’armée allemande attendent pour embarquer et retourner penauds en Angleterre.
Notre critique:
Christopher Nolan a, en un peu plus de 15 ans, touché à de nombreux genres, policier, science-fiction, fantastique, et est passé du film indépendant (MEMENTO) aux blockbusters super-héroiques (la trilogie Dark Knight), le tout avec une facilité déconcertante et un succès souvent au rendez-vous.
Avec DUNKIRK, il approche le film de guerre à grand spectacle. Mais Nolan ne s’arrête pas à un simple blockbuster édifiant et divertissant (si tant est que la guerre puisse l’être), il glisse dans son scénario et sa mise en scène un découpage dans lequel il joue avec la spatio-temporalité du récit pour rendre toute la dynamique à cet épisode moins connu -que celui du débarquement- de la guerre de 40-45.
Trois points de vue vont donc se mêler durant les 106 minutes de film, ces trois points de vue se situant dans des lieux différents avec chacun une temporalité différente. Le premier lieu est le môle de la plage de Dunkerque, môle sur lequel les soldats anglais vont attendre pendant 7 jours les bateaux venus les ramener en Angleterre. Le second point de vue et lieu est la mer, qui amènera les bateaux de plaisance venus de Grande-Bretagne chercher les soldats et dont l’unité de temps sera une journée et enfin le dernier lieu est le ciel livré aux combats des avions anglais et allemands, dont la durée sera de une heure.
Et toute la maestria de Christopher Nolan va être de croiser ces lieux et leur temporalité totalement différente pour donner à l’ensemble l’illusion d’une cohésion de temps et d’en démultiplier les points de vue pour mieux faire pénétrer le spectateur dans l’intime, et dans une redondance de l’action qui va dynamiser encore plus le récit déjà édifiant.
Car c’est bien d’un épisode presque surréaliste que s’est emparé Nolan pour en faire DUNKIRK: la narration d’un échec cuisant du début de la guerre (alors que les allemands ont déjà envahi la Belgique et le Nord de la France) durant lequel les troupes anglaises et françaises se font repousser et coincer à Dunkerque et se voient contraintes de se faire rapatrier en Angleterre. Ce sont plus de 400.000 hommes qui se retrouveront ainsi pris en tenaille.
Pour rendre toute la force de cet épisode, Christopher Nolan se donne les moyens de son terrible spectacle en filmant le tout en format IMAX 70mm et digital avec un son IMAX également qui fait vibrer le spectateur à l’unisson des explosions dans les salles IMAX. On ne pourra donc que vous conseillez d’aller voir DUNKIRK dans la salle IMAX la plus proche de chez vous pour profiter pleinement de l’immersion voulue par le réalisateur.