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Dungeons & Dragons

par Jean-Dominique Quinet
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Donjon et Dragons

Equipe: Courtney Solomon, Jeremy Irons, Justin Wahlin, Marlon Wayans
Durée : 107’
Genre: Film fantastique
Date de sortie: 20/02/2001

Cotation:

1 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Ailleurs à une autre époque, d'autres personnages vivent d'autres histoires. Exemple flagrant de cette maxime à l'image du film: le doux royaume d'Izmer. Profion, méchant magicien de son état, complote dans l'ombre pour renverser une gentille impératrice qui tente de redonner la parole au peuple. Pas en panne d'idées de génie, le vil individu décide de s'approprier la baguette de Savrille, un artefact capable de contrôler les dragons rouges. Evidemment, les méchants semblent traîner avec eux cette fatale malédiction: il y a toujours des gentils qui se sentent soudainement l'âme de héros et qui leur mettent des bâtons dans les roues. Ici, ils s'appellent Ridley et Snails (deux voleurs rigolards), Elwood (un nain affamé) et Norda (une elfe dangereusement séduisante). Pif, paf, pouf, tout ce petit monde se tape donc allègrement dessus.

 

Notre critique:

On attendait déjà avec un sourire plus que crispé ce DUNGEONS & DRAGONS pompeusement présenté comme « ça y est, les gars, voici enfin l’adaptation de votre jeu de rôle favori« . Le principe même de tirer un scénario d’un volumineux livret de règles décrivant des personnages caricaturaux et plus forts en bras qu’en cervelle avait déjà de quoi laisser perplexe le plus vendu des rolistes! Hélas, dans nos doutes, nous n’avons pas été déçu…

A l’arrivée, on se retrouve en effet avec un bric-à-brac hirsute dont les seuls atouts scénaristiques sont repompés de STAR WARS et autres quêtes cinématographiques du même tonneau. Le groupe de personnages mal assortis qui en dérouille pendant près d’une heure quarante avec des méchants trop propres sur eux pour être effrayants est tout sauf passionnant. La faute en incombe principalement à la direction d’acteurs, tout bonnement déplorable. En véritable criminel qui s’ignore, Courtney Solomon laisse en roue libre des individus tels que Marlon Wayans (SCARY MOVIE) qui nous livre une prestation de bandit comique particulièrement horripilante. De son côté, Justin Wahlin, son acolyte, nous sert un sourire pepsodant dès que le réalisateur a le dos tourné. Comme il l’a souvent, ça devient vite agaçant, surtout quand ledit sourire tombe au milieu d’un rixe ou d’une tirade dramatique. Enfin, le cinéphile versera une larme sur la pitoyable interprétation de Jeremy Irons (DEAD RINGERS, DIE HARD III), grand guignolesque à souhait dans le rôle ingrat de Profion.

La réalisation s’inscrit dans la même lignée catastrophique. Les combats sont mal orchestrés et mal cadrés. Les décors de synthèse sont envahissant et les longs travellings verticaux sensés mettre en évidence leur gigantisme sombrent rapidement dans le ridicule. Les décors normaux, eux, manquent de majesté et les scènes « de foule » respirent le petit budget. Finalement, seul les dragons semblent tirer leur épingle du jeu, mais on les voit peu, et pour ce faire, il faut se farcir presque tout le film…

C’est donc une amère déception mâtinée d’un gros énervement qui ressortent de la vision de DUNGEONS & DRAGONS. Dommage, car les dragons sont des créatures mythiques qui mériteraient bien meilleur traitement. D’ailleurs, l’enfant qui sommeille en nous se rappelle, une larme dans le coin de l’oeil, un très beau DRAGON DU LAC DE FEU produit par les studios Walt Disney voici près de 20 ans.

 

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