Titre français : L’usurpateur
Equipe: Frederick Lau, Max Hubacher, Milan Peschel, Robert Schwentke
Durée : 118’
Genre: Drame de guerre
Date de sortie: 21/03/2018
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Allemagne, 1945, en avril. Un militaire allemand à pied est poursuivi par d’autres soldats allemands en voiture. Il parvient à s’échapper et se cacher en forêt et tombe par hasard sur la voiture abandonnée d’un capitaine allemand...
Notre critique:
Et si pour échapper à l’horreur de la fin de la 2e guerre mondiale, un soldat allemand de 19 ans, déserteur, endossait l’uniforme d’un capitaine de l’armée allemande? Et que se passerait-il si l’usurpateur prenait goût à l’uniforme au point de devenir encore plus terrifiant que l’original?
C’est le point de vue qu’a choisi le réalisateur Robert Schwentke (à qui l’on doit entre autres deux des films de la trilogie « Divergent », INSURGENT et ALLEGIANT) pour nous parler -en noir et blanc et sous forme d’une fable- de la monstruosité que peuvent engendrer les périodes de guerre.
Entre surréalisme, conte et malaise, DER HAUPTMANN frappe fort là où cela nous fait le plus mal: n’importe lequel d’entre nous peut devenir le pire des monstres selon les circonstances. Le message est on ne peut plus clair et la forme, outrancière, quasi burlesque, est là pour nous déstabiliser, réussissant parfois à nous faire même oublier que Willi Herold n’est finalement qu’un usurpateur et un lâche.
C’est l’ambiguïté qui fait toute la richesse du propos: est-ce que Willi Herold est un doux dingue qui tente de fuir la guerre ou simplement un ultra-nationaliste opportuniste? Mais c’est aussi cette ambiguïté qui risque de rendre l’empathie du spectateur plus difficile avec ce personnage et pourrait éventuellement conduire une partie du public à rejeter en bloc cette fable…