Equipe: Bruce Willis, Eli Roth, Elisabeth Shue, Joe Carnahan, Vincent D'Onofrio
Durée : 107’
Genre: Film d'action
Date de sortie: 09/05/2018
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Paul Kersey et sa femme forme un couple heureux avec une jeune fille charmante, Jordan, qui est heureuse d’être admise dans un collège à New York. Le bonheur total donc, jusqu’au jour...
Notre critique:
En 1974 sortait DEATH WISH réalisé par l’anglais Michael Winner, un spécialiste de la série B plutôt ultra-violente, avec un Charles Bronson dans un rôle quasi muet de vengeur impitoyable. Très controversé à l’époque (et encore de nos jours), le film prônait une forme d’auto-vengeance violente et sans pitié, reléguant la justice à un second rôle inutile.
44 ans plus tard, c’est Eli Roth, grand spécialiste du dégoût (à ne pas confondre avec l’horreur) au cinéma avec HOSTEL ou GREEN INFERNO mais aussi bon réalisateur de quelques séries B d’horreur plus originales comme CABIN FEVER ou KNOCK KNOCK, qui se colle sur ce remake de DEATH WISH. Ce qui n’est somme toute pas étonnant puisqu’à sa façon, il aime traiter de sujets plus que “borderline”.
Mais voilà, il semble que les quarante années qui sont passées ont largement lissé le sujet et Eli Roth semble pour le coup avoir perdu de sa perversité, la scène du cambriolage en étant la parfaite illustration! En effet, cette scène tient plus du téléfilm que du film, et l’on a l’impression que Eli Roth a voulu éviter le “Rated R” américain (si c’est ça pas de chance car le film est quand même noté R finalement).
Il faut dire que pour le reste par contre, le film, comme son prédécesseur, ne fait pas dans la dentelle: on a droit à une glorification des armes et de son lobby, un regard très positif sur l’extrême droite américaine et un petit peu de torture comme cerise sur le gâteau. Et en plus, le pire est qu’il y a même une tentative de nous faire croire que le film est censé alimenter le débat à propos de la vengeance. Que l’on ne s’y trompe pas, le message est puant!
Non seulement le message concernant l’auto-défense est affligeant mais en plus le traitement de l’ensemble, même si l’on adhérait au message sous-jacent, est indigne du réalisateur qui aurait quand même pu se fendre d’enfoncer le clou avec son habituel ton provocateur. Enfin, on est en droit de se demander ce que le triplet Bruce Willis, Vincent D’Onofrio et Elisabeth Shue viennent défendre dans ce contexte…