Equipe: David Oelhoffen, Evgeniy Sidikhin, Raphaël Personnaz, Safy Nebbou
Durée : 105’
Genre: Film d'aventure
Date de sortie: 13/07/2016
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
"Je suis parti parce que la vie m'étourdissait. Je ne voulais que garder l'essentiel, or on ne garde pas l'essentiel, on le découvre." C'est la Taison pour laquelle Teddy a décidé de tout quitter et de partir au bord du lac Baikal, au milieu de nulle part...
Notre critique:
Qu’on ne s’y trompe pas, DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE, sous ses airs de documentaire et ses thèmes presque survivalistes, reste malgré tout une fiction même si le récit privilégie bien sûr une certaine forme de méditation et de réflexion écologique puisque basé sur l’essai biographique (2010) de Sylvain Tesson, un randonneur hors pair.
Partant de ce changement de vie absolu, Safy Nebbou tente de montrer ce que serait le retour à la nature d’un bobo parisien (interprété avec candeur et simplicité par Raphaël Personnaz (QUAI D’ORSAY)) qui a au moins le mérite de se lancer dans l’aventure plutôt que de simplement en parler ou imaginer de le faire. Quelque part ce Robinson Crusoe volontaire, d’une naïveté totale face aux forces de la nature (il suffit de voir l’épisode comique avec l’ours pour s’en persuader), est une sorte d’idiot inadapté qui sera sauvé de la mort par le seul être humain présent en ces lieux: un fugitif qui tente d’échapper à la justice russe.
Deux hommes vont donc partager cette nature pour des raisons différentes, l’un fuyant la civilisation et son manque de sens, l’autre fuyant la justice des hommes et préférant affronter celle de la nature. Ils se lieront évidemment d’amitié car c’est la solitude qui les unira au final dans une forme de solidarité unique.
Images somptueuses, plans fixes, alternance de moments forts et de périodes de solitudes, DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE est un film expérience pour le personnage mais aussi pour les spectateurs, confrontant notre rêve de retour à la nature sauvage avec nos craintes face à l’intransigeance de celle-ci.
Le pari d’une vraie fiction n’est pas gagné tout le temps mais DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE a au moins l’immense mérite de nous faire rêver à d’autres espaces que l’open space de nos bureaux qui n’ont d’ouvert que le nom…