Titre français : CopLand
Equipe: Harvey Keitel, James Mangold, Ray Liotta, Sylvester Stallone
Durée : 104’
Genre: Thriller
Date de sortie: 11/11/1997
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Garrison est une bourgade de la banlieue de New-York essentiellementhabitée par des flics. Apparent havre de paix pour ces hommes chaque jour confronté à la misère et à la violence, la petite ville n'est peut-être pas tout aussi nette qu'il y paraît. L'arrivée d'un inspecteur des affaires internes (la police des polices) venu enquêter sur le présumé suicide d'un jeune policier dont on n'a pas retrouvé le corps va bouleversé la tranquillité ambiante. Et face à la corruption qui semble s'être emparée de Garrison, le shériff du cru va devoir ouvrir les yeux et quitter l'apathie dans laquelle certains se plaisent à le confiner.
Notre critique:
Une histoire riche et forte.
Des personnages denses.
Des acteurs en pleine possession de leurs moyens.
Une mise en scène pertinente sous des dehors on ne peut plus classiques.
Vous l’aurez compris, COP LAND est un film à ne rater sous aucun prétexte.
La seconde réalisation de James Mangold (HEAVY) est un film dans la lignée de ROB ROY (Michael Caton Jones, 1995) ou THE SHAWSHANK REDEMPTION (Frank Darabont,1994). Il s’agit d’un cinéma classique dans lequel on évite la surabondance d’effets pour se consacrer à l’essentiel: l’intrigue. C’est le plaisir d’une histoire pas forcément originale mais bien racontée. Une histoire qui tienne en haleine. Une histoire qui réclame des personnages forts allant au-delà des caricatures habituelles. Des personnages agissant en accord avec une personnalité pas forcément monolithique. Des personnages capables de faiblesse derrière leur apparente rudesse ou capable de sursauts moraux malgré une gangue de dépravation.
Ce cinéma-là, c’est en fait une histoire dont on n’a pas l’impression qu’elle a été retravaillée à coup de sneakpreviews pour plaire à un public considéré comme infantile.
Ce cinéma classique, le western en fut longtemps le représentant le plus familier. C’est d’ailleurs, de l’aveu même de James Mangold au western et à des films comme RIO BRAVO (Howard Hawks, 1959, avec John Wayne et Dean Martin) ou EL DORADO (Howard Hawks toujours, 1967, avec John Wayne aussi toujours et Robert Mitchum) que COP LAND se réfère.
A côté de la solidité de l’intrigue, COP LAND vaut le détour pour la qualité de ses acteurs. A ce titre, c’est évidemment la confrontation Stallone/DeNiro qui attire toute l’attention.
Sylvester Stallone face à Robert De Niro. Si l’image de Rocky Balboa (ROCKY, 1976, John C. Avildsen) le visage ensanglanté hélant Adrienne signifie quelque chose pour vous; si John Rambo (FIRST BLOOD, 1982, Ted Kotcheff) sanglotant derrière un comptoir tandis qu’il se souvient du Viêt-Nam vous a ému; si le superflic décongelé John Spartan (DEMOLITION MAN, 1993, Marco Brambilla) présentant à sa co-équipière la layette qu’il a tricoté pendant la nuit vous a fait rire; si depuis longtemps l’implication méticuleuse du grand Bob dans chacun de ses rôles vous méduse; bref, si vous aimez le cinéma, il n’y a pas de doute que vous rêviez d’une pareille confrontation, convaincu que l’opposition des univers artistiques de ces deux acteurs ne pouvait constituer une raison suffisante de ne pas les réunir. COP LAND fait incroyablement chaud au coeur du cinéphile. Car il y redécouvre en long, en large et en diagonale l’acteur Stallone. Un acteur capable d’effacer une image hénaurme derrière un rôle de p’titf lic à moitié sourd, un acteur susceptible de sensibilité, un acteur capable de se tenir en face de De Niro et de faire jeu égal avec lui, sans surjouer, sans cabotiner. « C’est son métier » diront ses détracteurs avec dédain. Certes. Mais peu nombreux parmi eux étaient ceux qui auraient cru l’interprète de 5 Rocky et de 3 Rambo capable d’une telle prestation.
Ce genre d’affiche, rappelle qu’au cinéma tout est possible. Et si les effets spéciaux et la surenchère en matière de baston font lourdement recettes, COPLAND prouve qu’un bon scénario et de bons personnages motiveront toujours des acteurs que l’on croit inaccessibles; même si le réalisateur est un quasi inconnu. Espérons que ce cas-ci fasse des émules et que l’on ait un jour la chance d’assister à la rencontre de (au hasard!) Schwarzenegger et Woody Allen dans un film de David Fincher (SEVEN, THE GAME).
Sneakpreview: Projection test. Déplorable habitude hollywoodienne qui consiste à présenter un film avant sa sortie à un panel d’individus réprésentatif du public cible. A la fin de la projection, les spectateurs répondent à un questionnaire qui permet de connaître en détail leur avis sur le film. En fonction des résultats, le studio peut prendre la décision de remonter le film de façonà ce qu’il correspondent mieux aux desiderata du public. Il n’est pas rare, que l’on rappelle réalisateur et comédiens pour retourner un nouveau final. Récemment, la fin de MY BEST FRIEND’S WEDDING a été retournée poury inclure le personnage de Ruppert Everett.