Equipe: Angelo Tijssens, Eden Dambrine, Gustav De Waele, Lukas Dhont, Léa Drucker, Émilie Dequenne
Durée : 105’
Genre: Drame
Date de sortie: 02/11/2022
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Léo et son ami, Rémi, jouent à se faire peur en imaginant des ennemis invisibles. Ils sont inséparables...
Notre critique:
En 2018, le belge Lukas Dhont avait séduit Cannes et le public ensuite avec son premier film GIRL sur Lara, une adolescente de 15 ans née dans un corps de garçon. Le sujet difficile était parfaitement maîtrisé invitant le spectateur a réfléchir sur la notion de transgenre.
Second film de Dhont, CLOSE aborde cette fois-ci l’amitié entre deux jeunes garçons au travers du regard des autres. D’emblée le réalisateur pose l’histoire et insiste sur le fait que l’amitié entre ses deux garçons est très forte. Gros plans, regards appuyés, mouvements corporels, tout est capté par la caméra du réalisateur belge, surtout le non-dit!
Léo c’est l’imagination, la créativité, Rémi, c’est l’introversion, la simplicité, la tendresse. Ces deux êtres sont complémentaires. Et si les filles de l’école sentent qu’il y a quelque chose de plus que l’amitié entre eux, les garçons mettent plus de temps à déceler cette relation étroite mais finissent eux par stigmatiser une forme d’homosexualité.
Là où il y avait de l’innocence entre les deux garçons, s’y glisse peu à peu la « vérité sociale ». Après une demi-heure de film, Lukas Dhont emmène le spectateur au centre du drame qui va avoir lieu dans le reste du film, drame symbolisé par le corps à corps pour les lits dans la chambre des garçons, façon de se toucher tout en voulant briser l’amour naissant.
Léo va alors se mettre à affirmer sa virilité, sa masculinité et va forcément briser le lien qui l’unissait à Rémi. Parfaitement maîtrisé, le scénario de CLOSE enchaîne les éléments du récit avec sensibilité et intelligence. Comme dans GIRL, l’évidence des situations se fait au fur et à mesure allant vers l’inéluctable.
Si CLOSE est très réussi, on pourrait (en étant très critique!) y trouver de temps à autre une mise en scène et un déroulé plus artificiels que celui de GIRL. Mais globalement, le film de Lukas Dhondt mérite largement son grand prix du jury à Cannes en 2022, captant parfaitement ces moments d’adolescence où, en fonction de la société et de l’environnement social, se forge une personnalité et un être qui deviendra plus tard un adulte accompli… ou non.