Titre français : Le pont des espions
Equipe: Alan Alda, Amy Ryan, Steven Spielberg, Tom Hanks
Durée : 141’
Genre: Thriller
Date de sortie: 02/12/2015
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
1957, Brooklyn. Après avoir reçu un coup de film mystérieux, Abel sort de son appartement et prend le métro. Il est immédiatement suivi mais réussit à semer ses poursuivants pendant un moment. Il va peindre le long du fleuve et ramasse un objet caché sous un banc, une pièce de monnaie.
Notre critique:
Il fut un temps où la guerre, froide il est vrai, faisait rage entre l’Est et l’Ouest et où des espions servaient de monnaie d’échange pour des raisons politiques pas toujours bonnes et pas toujours justifiées. Steven Spielberg, toujours attaché à l’Histoire -il suffit pour s’en convaincre de revoir SCHINDLER’S LIST, LINCOLN, MUNICH, AMISTAD-, aidé au scénario par les frères Coen (THE BIG LEBOWSKI, TRUE GRIT), nous concocte une belle fresque biographique dont il a le secret en décidant de nous révéler l’histoire du fameux colonel Rudolf Abel, un célèbre espion de la fin des années 50.
Avec le souci du détail qu’on lui connaît et son talent de metteur en scène (les placements de caméra sont toujours judicieux), Spielberg nous offre une magnifique reconstitution d’une époque balançant entre la renaissance d’après-guerre et une nouvelle guerre larvée mais implacable entre les deux blocs. Il profite ainsi de ce moment d’Histoire pour nous rappeler quelques faits de cette époque dont la construction du mur de Berlin en 1960.
Mais l’intelligence du scénario est bien sûr d’avoir su lier la grande et la petite histoire en nous narrant la relation entre James B. Donovan, avocat de son état, (joué par un Tom Hanks toujours parfait dans ce type de rôle) et Rudolf Abel, espion russe scrupuleux, minutieux, relation qui évoluera de client à ami, de suspicion à respect et confiance.
Seul regret dans cette fresque globalement très réussie: une certaine froideur et un certain pragmatisme empêchent l’émotion de transparaître et d’amener une certaine empathie du spectateur. On a hélas trop souvent l’impression d’assister au récit sans y prendre part, comme si Spielberg avait (in)volontairement glissé une trop grande distanciation entre ses personnages et le spectateur ou peut-être est-ce dû aussi à une construction un peu trop mécanique de la narration?