Equipe: Aboubakr Bensaihi, Adil El Arbi, Bilall Fallah, Martha Canga Antonio, Soufiane Chilah
Durée : 90’
Genre: Drame, Film d'action
Date de sortie: 11/11/2015
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Bruxelles. Nassim et Marwan devraient être à l’école mais sont plus à l’aise dans le vol à l’arrachée. Cependant, à force d’utiliser des cartes volées, on finit forcément par se faire alpaguer. Lors d’une de ses visites au commissariat, Marwan remarque une jeune fille noire charmante, Mavela...
Notre critique:
Si il fallait caractériser en quelques mots ce BLACK des deux jeunes réalisateurs belges d’origine marocaine Adil El Arbi et Bilall Fallah, il faudrait parler d’un Romeo et Juliette façon intra-communautaire, bien que cela soit assez réducteur sur le contenu lui-même du film de ces jeunes qui ont à leur actif un seul long métrage, IMAGE, au budget plutôt bas.
BLACK est donc non seulement un Roméo et Juliette, mais c’est aussi une dénonciation plutôt bien rythmée des difficultés d’intégration et des rixes entre bandes de communautés différentes. La mise en scène est solide et n’a rien à envier à ses grands-frères américains dans le domaine de l’action et du policier (les deux réalisateurs sont d’ailleurs déjà courtisés par les studios US!). La tension est maîtrisée de bout en bout et les dialogues sont dynamiques, cinglants et témoignent sans conteste du multilinguisme et du pluri-culturalisme de la capitale de l’Europe.
D’une part donc, jeunes réalisateurs avec beaucoup de talent pour la mise en scène, et de l’autre, jeunes acteurs non professionnels très doués côté interprètes. Car il faut bien le dire: ces jeunes de toutes les origines campent des personnages parfaitement crédibles et l’on a même souvent l’impression de se trouver face à des comédiens chevronnés.
Tout cela ferait de BLACK, inspiré et adapté de deux livres flamands, un polar romantique très réussi si il n’y avait quand même quelques bémols. A l’instar de IMAGE, leur premier film, BLACK propose une vision de Bruxelles dans laquelle beaucoup de ses habitants ne se retrouveront pas tant dans la noirceur permanente de la mise en scène, que dans la caricature un peu outrancière qui ferait bien de la capitale belge le Chicago des années 50 ou la Marseille du Nord. Les raccourcis du récit pour illustrer certains propos sont parfois (trop) faciles, faisant place à des clichés inévitables même si la crédibilité du propos n’est pas à mettre en doute.
Bien sûr, on le sait, le cinéma flirte souvent avec la caricature, car en 1h30, il est difficile à la fois de dynamiser un récit et d’en cerner tous les détails, et l’on ne peut donc avoir la force de l’action avec une étude de moeurs très fine. Que cela ne vous empêche donc pas de vous faire votre propre avis sur le film et surtout de passer un bon moment de cinéma d’action made in Belgium…