Une ancienne star de films, qui jouait le rôle de Birdman, un superhéros, tente de revenir au premier plan en adaptant une pièce de Raymond Carver dans laquelle il joue. Mais la route est longue pour se faire un nom dans l’exigeant milieu du théâtre.
Et le film démarre sur les chapeaux de roue avec une mise en scène brillante de technique du talentueux Alejandro González Iñárritu (BIUTIFUL, BABEL, 21 GRAMMES) qui glisse l’entièreté de ces deux heures dans un seul long faux plan séquence mêlant dans son récit onirisme et réalité sans jamais sacrifier sa continuité grâce à cette technique. Il maintient ainsi tension et attention du spectateur.
Avec sa galerie de comédiens exceptionnels, Michael Keaton, Emma Stone, Edward Norton, Naomi Watts, jouant des artistes, le film nous entraine dans une mise en abyme qui fonctionne parfaitement et contribue à renforcer les problèmes d’identité de chaque personnage. La pièce de théâtre elle-même devient alors une sorte de miroir de la vie de Keaton-Riggan, tandis que ce dernier est toujours en conflit/dualité avec son personnage de superhéros Birdman, sorte de conscience qui tente de le rappeler vers le monde de la starification.
Bien sûr, cette virtuosité, cette flamboyance a aussi son revers: d’aucuns pourraient reprocher à l’ensemble de manquer un peu de profondeur et d’une histoire plus charnue, mais c’est mal connaître Iñarritu qui parvient à maitriser tous les détails de sa mise en scène en leur donnant leur juste signifiance par rapport à la trame de son récit. Décidément, le réalisateur mexicain n’est jamais là où on l’attend…