Quoi de plus normal donc que de faire s’affronter deux visions du monde totalement différentes, une humaniste et l’autre presque misanthropique, l’univers de DC a toujours su d’ailleurs faire monter la sauce entre les deux personnages qui, si ils collaborent ensemble, s’affrontent souvent verbalement. Frank MIller a même concrétisé cela dans The Dark Night Returns en 1986 (dont est inspiré ce BATMAN v SUPERMAN), mais on l’a vu aussi dans Justice League de Mark Waid ou dans Superman/Batman: Public Enemies de Jeph Loeb.
Zack Snyder (300, WATCHMEN, MAN OF STEEL) a donc mis à profit cet antagonisme pour emmener le spectateur sur un champ de bataille quasi apocalyptique dans lequel les pauvres petits êtres humains normaux n’ont aucune chance de s’en tirer (excepté Lois Lane?). Snyder réussit, avec ses scénaristes, le tour de force de faire une sorte de condensé des deux héros majeurs de DC dans les trente premières minutes de BATMAN V SUPERMAN: DAWN OF JUSTICE pour nous balader ensuite dans des auto-références à l’univers qui plairont aux fans mais n’ajouteront rien pour les autres (mais qui ne gênent pas non plus!) tandis que les dialogues du film posent les grandes questions qui taraudent Sup depuis toujours: peut-on être humain lorsque l’on est extraterrestre? Peut-on décider du sort de l’humanité et jouer le rôle de Dieu?…
Vous l’aurez compris, BATMAN V SUPERMAN: DAWN OF JUSTICE est carrément l’encyclopédie de DC en 2h30 de film, ce qui semble faire beaucoup, mais qui, avec la maestria de Snyder, passe comme une lettre à la poste, et concrétise sans aucun doute les rêves les plus fous des fans (d’où l’immense succès au box office) et prépare pour les futurs deux films consacrés à la JUSTICE LEAGUE dans les 3 années à venir.
Bienvenu donc à Aquaman, au Flash et à la somptueuse Wonder Woman…