Titre français : Sale temps à l'hôtel El Royale
Equipe: Chris Hemsworth, Cynthia Erivo, Dakota Johnson, Drew Goddard, Jeff Bridges, Jon Hamm, Lewis Pullman
Durée : 142’
Genre: Thriller
Date de sortie: 24/10/2018
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Sept étrangers, chacun avec un secret à planquer, se retrouvent au El Royale sur les rives du lac Tahoe, un hôtel miteux au lourd passé. Au cours d’une nuit fatidique, ils auront tous une dernière chance de se racheter... avant de prendre un aller simple pour l’enfer.
Notre critique:
Après avoir écrit de nombreux de scénarios de séries (LOST, ANGEL, ALIAS, …) et films (THE MARTIAN, WORLD WAR Z, CLOVERFIELD) et réalisé un premier long-métrage (THE CABIN IN THE WOODS), Drew Goddard se remet à la réalisation avec BAD TIMES AT THE EL ROYALE, un film déjanté qui repose sur un solide casting bien barré également.
Le concept est assez simple. Dans un motel qui fait la frontière entre le Nevada et la Californie, plusieurs étrangers débarquent pour y passer la nuit. En apparence, tous semblent normaux mais, évidemment, il ne faut pas se fier aux apparences. Le motel lui-même recèle des secrets bien cachés voire enfouis. Tant dans le fond que dans la construction narrative -chapitrée en fonction des chambres des résidents- le tout rappelle quelque peu ce que fait Quentin Tarantino, plus particulièrement dans THE HATEFUL EIGHT. Goddard montre ce qui se déroule dans une chambre puis passe à la suivante. Forcément, à un moment, les récits s’entrecroisent, ce qui fait que Goddard revient en arrière et montre certaines scènes sous de nouveaux angles, en fonction du personnage qui est celui auquel est consacré le chapitre, bien entendu.
Le début du film est la partie la plus réussie. C’est là que l’on voit tout se mettre en place, les croisements possibles, les objets qui vont jouer un rôle important, les facettes cachées des personnages que l’on tente de deviner, … Il y a toute une mécanique, voire gymnastique qui s’articule et se dévoile petit à petit. Les spectateurs deviennent détectives et sont donc actifs pendant le film. Les intentions de certains personnages sont relativement évidentes mais ce n’est pas le cas pour tous, le film devient ludique.
Drew Goddard a habilement construit son récit dans lequel il navigue avec dynamisme. La première partie fonctionne parfaitement, c’est par la suite que cela se gâte quelque peu. Attention, avant d’aller plus loin, n’allez pas croire que c’est mauvais, il faut juste mettre les choses en perspective. Le problème général du film est qu’il est long. Il fait environ 2h20 et, une fois passé la longue et excitante introduction, cela se gâte quelque peu. Certains passages sont plats, inégaux, peu dynamiques. La fin, qui explose complètement dans tous les sens, manque un tout petit peu de punch. Il n’empêche que dans l’ensemble, cela reste drôle et divertissant mais aurait gagné à être peut-être un peu plus court et condensé afin de garder cette explosivité intacte à la fin.
Avec des comédiens comme Jeff Bridges, Jon Hamm, Dakota Johnson (qui décidément, surprend de plus en plus), Cynthia Erivo (prochainement dans WIDOWS de Steve McQueen), Lewis Pullman (LEAN ON PETE, BATTLE OF THE SEXES et prochainement dans la suite de TOP GUN) et Chris Hemsworth, ainsi qu’avec des caméos de Nick Offerman et Xavier Dolan, la qualité ne pouvait qu’être au rendez-vous. Comme attendu, ils livrent tous de l’excellent travail et contribuent en grande partie au plaisir que l’on prend.
Dès le début, le film emballe son public et, si vous arrivez à passer le milieu sans encombre, il ne fait nul doute que vous passerez un très bon moment devant BAD TIMES AT THE EL ROYALE. Certes, il n’est pas exempts de défauts, et aurait évidemment gagné en puissance s’il avait été plus condensé, mais il fait ce pour quoi il est destiné, en allant d’un genre à l’autre donc, pour Drew Goddard, l’essai est transformé. Il confirme son statut de scénariste réputé d’Hollywood et assure également du côté de la mise en scène. Bref, BAD TIMES AT THE EL ROYALE est une comédie d’investigation folle et barrée qui divertit son audience et l’invite à être active afin de dénouer les différents nœuds des problèmes liés à l’hôtel et ses résidents.