En 1992, le réalisateur Abel Ferrara nous proposait un personnage de flic corrompu, violent campé par un Harvey Keitel habité par le rôle. Et voici que Werner Herzog s’empare du personnage pour nous convier à une sorte de second épisode de ses aventures…
Entre remake et nouvelle aventure, ce BAD LIEUTENANT: PORT OF CALL – NEW ORLEANS se repose cette fois sur un Nicolas Cage parfaitement à l’aise dans ces rôles de déjanté et rentrant sans problème dans la peau de ce flic corrompu, drogué, violent et baignant dans l’illégalité. Proche de sa prestation dans LEAVING LAS VEGAS, Nicolas Cage va descendre peu à peu en enfer.
Réalisateur de l’extrême, Werner Herzog met ici sa caméra au service d’une histoire policière plutôt classique mais avec un personnage central hors du commun. Il joue de la caméra à l’épaule et de points de vue différents (dans le dos de Terry notamment) pour conférer à l’ensemble un ton étrange, presque irréel, comme sous l’emprise de la drogue.
Et c’est en définitive ce qui fait la force du film qui se glisse ainsi dans l’esprit pervers et obscurci par la drogue de Terry pour nous mener dans son monde de violence et d’enfer pour finalement emmener son héros sur les pentes d’une rédemption tellement invraisemblable qu’elle contribue à l’irréalité du sujet…