12 Monkeys

12 Monkeys

Même s’il n’a plus son indépendance d’antant, Gilliam reste une des personnalités les plus marquantes de cette fin de siècle cinématographique. Il faut dire qu’il est l’exécutant d’un excellent projet de départ. Les producteurs sont des fans bienveillants. Inspiré de LA JETEE de Chris Marker, le scénario de David Webb Peoples lui va à ravir pour développer ses thèmes et obsessions avec son intarissable folie visuelle : mélange du rêve et de la réalité, amours impossibles, société totalitaire, etc. Moins foisonnant que BRAZIL, TWELVE MONKEYS reprend néanmoins la subtilité psychologique de FISHER KING. Car Terry Gilliam peut calmer son usine à délire pour peaufiner les élans romantiques de son histoire : avec un tout petit peu de sagesse venue de l’âge, ce grand enfant bonifie.
Gilliam voyait d’un très mauvais oeil qu’on lui impose des stars. On est aussi enchanté que lui devant la prestation fragile (si!) de Bruce Willis et celle complètement délirante de Brad Pitt. Cela fait plaisir de voir que ces deux excellents comédiens ont enfin des rôles à la mesure de leur talent qui a eu si peu l’occasion de s’exprimer dans leurs prestations commerciales trop calibrées. Madeleine Stowe quant à elle reste égale à elle-même, à la fois énergique et bien à côté de ses pompes.
Pour ceux qui n’en étaient toujours pas convaincus (il y en a encore, hélas), Terry Gilliam est un tout grand. Car il a ce talent de créer un univers concret, précis tout en ouvrant des portes où s’engouffre l’imaginaire de chacun. Dans son délire personnel, il sait rester universel et toucher chaque spectateur. Devant la beauté de TWELVE MONKEYS, on ne peut souhaiter qu’une chose : qu’il continue à nous faire rêver avec autant de puissance.

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