10 Cloverfield Lane

10 CLOVERFIELD LANE n’est pas loin dans son sujet de rappeler ROOM récemment sorti sur nos écrans, car comme lui, ce premier long métrage de Dan Trachtenberg parle de l’enfermement dans un milieu clos contre sa volonté. Mais là où ROOM plongeait dans une dure réalité, 10 CLOVERFIELD LANE entraîne le spectateur dans une ambiguïté plus conceptuelle, plus proche aussi de la théorie du complot (en tout cas au début du film) et d’un dérapage qui maintient le suspens pendant toute la durée du film.

Le film commence comme un Hitchcock en plaçant, presque sans paroles, son héroïne dans le contexte du récit et démarre sur les chapeaux de roue, enchaînant suspense sur suspense, jusqu’au final qui laissera plus d’un spectateur pantois car les scénaristes ne cèdent jamais à la facilité de la narration et vont jusqu’au bout  de leur histoire.

Si la mise en scène est en permanence au service de l’angoisse distillée tout au long du scénario, l’interprétation de John Goodman (ARGO, THE MONUMENTS MEN) -qui n’est jamais meilleur que dans un rôle malsain comme celui-là- du gars qui peut déraper à tout moment est parfaitement crédible et flippante. Son côté ‘broderline’ permanent met la pression non seulement sur les protagonistes mais aussi sur le spectateur. Quant au jeu de Mary Elizabeth Winstead (DEATH PROOF, FINAL DESTINATION 3), tout en nuance, il crée avec puissance une résonance à l’anxiété ambiante qui gagne rapidement le public.

Enfin, pour les connaisseurs, le titre ne laissera pas indifférent. D’aucuns se rappelleront ce ‘petit’ film en ‘found footage’ nommé CLOVERFIELD sorti en 2008 et déjà produit par J.J. Abrams (LOST, STAR WARS: EPISODE VII) qui nous narrait par le menu l’invasion d’une chose monstrueuse et étrange dans les rues de New York.

Et même si la filiation ne paraît pas évidente à priori (puisque seul le producteur est le même), en plus du titre, des pistes sont laissées de ci de là (des entêtes de lettres, des noms de sociétés déjà présents dans CLOVERFIELD) pour rappeler une certaine ‘consanguinité’ avec le film de 2008.

J.J. Abrams serait-il en train de nous concocter un ‘univers cloverfield’? Qui sait…

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