80e Festival du Film de Venise: Jour J+3

Maestro

Samedi 2 septembre. Quelques difficultés de réveil ce matin. D’habitude, sans mon réveil, je suis debout vers 6h. Ici c’est le réveil qui m’a sorti des limbes à 6H15. Donc il a fallu carburer au milieu des colocs qui étaient tous en train de se préparer…

Ruelles jusqu’à l’embarcadère qui était bondé encore cette fois-ci. Etant bien placés dans la file, on a pu rendre le service du jour d’avant à des collègues français qui nous avaient aidés. Un prêté pour un rendu.

Le Vaporetto à 7h15 à Venise (San Marco – Zaccharia)

On arrive un peu plus tard que d’habitude sur le Lido donc le déjeuner est réduit au strict minimum, un genre de beignet à la crème pâtissière pas vraiment top! Mais le sucre servira bien de boost le temps de deux films.

8h15. Direction sala Darsena pour MAESTRO, le nouveau long métrage de Bradley Cooper derrière la caméra après A STAR IS BORN. Clairement Cooper est passionné de biographies et de musique (classique ou pop) puisqu’ici il s’attaque à la bio de Leonard Bernstein et à son répertoire de compositeur. On démarre avec un Leo Bernstein vieux qui se souvient de sa rencontre avec sa femme Felicia dans un interview avec une équipe télé. Et puis on enchaîne en N&B sur le flashback de sa rencontre et sur le remplacement d’un chef d’orchestre au Carneggie Hall qui lui a valu sa reconnaissance rapide. Bradley Cooper fait preuve d’un vrai talent de metteur en scène en plus de son talent d’acteur et il impulse un bon dynamisme à un biopic classique. Classique mais intéressant pour ceux (comme moi) qui ne connaisse de Bernstein que la musique de West Side Story et qui vont apprendre la bi-sexualité de Bernstein, son côté coureur mais aussi le génie d’un musicien touche à tout!

2h10 de film quand même! Donc sortie de la salle vers 10h45 avec une petite demi-heure pour prendre le soleil avant de repartir en sala Darsena pour le film de 11h15, ADAGIO (on reste dans la musique, en tout cas pour le titre) de Stefano Sollima, réalisateur des séries Gomorra, Romanzo Criminale et notamment du long métrage SICARIO: DAY OF THE SOLDADO. ADAGIO suit un jeune à qui des flics pourris confient la charge de prendre des photos d’une personnalité politique dans une fête/partouze. Evidemment rien ne se passera comme prévu et le jeune se retrouvera pourchassé par les flics et protégé par son père adoptif et des amis de celui-ci, truands notoires dans leurs jeunes années. Cela donne un thriller glauque mais un peu lent qui n’épargne pas ses personnages. On retrouve Pierfrancesco Favino (qui est aussi dans COMANDANTE à Venise et dans IL COLLIBRI) méconnaissable en vieux truand malade et au bout du rouleau.

Le casting est solide, la photo n’est pas mal mais on aurait aimé quelque chose de plus court (le film fait 2h07) et de plus dense et dynamique sans doute.

Il est 13h30 lorsque je quitte la salle et je suis bien décidé à retourner sur Venise pour y manger avec quelques collègues et pour faire ma chronique du jour. Il faut bien travailler un peu de temps en temps (c’est ce que dise ceux qui pensent que journaliste de cinéma n’est pas un métier!)

Vaporetto donc et retour avec à la clé des penne au thon et un tiramisu (on va pas se laisser mourrir non plus). Après le repas et la rédaction de la chronique du jour précédent. Il est plus que temps de reprendre la mer vers le lido avec un splendide début de coucher de soleil sur Venise.

J’arrive juste à temps (10 minutes avant) pour le film de 19h45 à la sala Perla, le dernier (au propre et au figuré puisqu’il vient de mourir) de William Friedkin (THE EXORCIST, FRENCH CONNECTION, etc). Film de procès tiré d’une pièce de théâtre, THE CAINE MUTINY COURT MARTIAL est un téléfilm sur la mutinerie du Caine transposée à nos jours avec dans les rôles principaux Kiefer Sutherland, Jason Clarke et Lance Reddick. Comme tous les films de procès, c’est très bavard, technique aussi (puisqu’il s’agit de termes de marine dans ce cas) et le twist final obligé qui doit surprendre tout le monde. Les spectateurs dans la salle étaient surtout là pour rendre un dernier hommage à Friedkin, réalisateur talentueux qui a marqué une époque du cinéma.

Jason Clarke dans THE CAINE MUTINY COURT MARTIAL de William Friedkin

C’est plutôt fatigué – les 4 jours (et absence de nuits complètes) précédents commençant à se faire sentir- que je me rends à la sala Pasinetti, une petite salle non loin de la sala Grande pour voir un film dans la section Orizzonti, THE FEATHERWEIGHT du réalisateur Robert Kolodny. Basé sur une histoire vraie d’un boxeur célèbre des poids plumes, le film est réalisé comme si il s’agissait d’un vrai documentaire sur le boxeur Willie Pep, petit italo-américain dont les punchlines valent bien ses uppercuts sur le ring. Très dynamique, le film fonctionne super bien et est porté par James Madio (BASKETBALL DIARIES) habité par le personnage. Dommage de le voir si tard avec la fatigue accumulée.

Il est près de minuit lorsque je reprends le vaporetto et m’enfonce encore dans les ruelles de Venise pour retourner à la coloc.

Les ruelles de Venise à minuit n’ont rien à envier à Whitechapel à Londres

Et la lune se reflète sur la lagune comme tous les soirs à Venise.

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