The Father - Le père
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The Father

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Le père

Cotation:

6 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Anne vient voir chez lui son père, Anthony, car elle a reçu un coup de fil de l'aide soignante qui se plaint du comportement de ce dernier et ne veut plus avoir à faire à lui.

 

Notre critique:

Avec son Oscar du meilleur acteur, celui du meilleur scénario adapté, même chose pour les BAFTA Awards, le prix du meilleur film européen, le prix du public au Festival de San Sebastian, on peut dire sans se tromper que THE FATHER, premier long métrage de l’auteur français de pièces de théâtre Florian Zeller, arrive en salles sous les meilleurs auspices!

Et pourtant, à priori, en écrivant le pitch – un père qui perd la boule, qui refuse à la fois de le reconnaître et l’aide de sa fille – on se dit que l’on a déjà vu cette situation au cinéma de nombreuses fois et qu’elle n’est donc pas des plus originales. Bon bien sûr, le casting sur l’affiche est plutôt séduisant mais bon, cela ne fait pas forcément un bon film.

Et lorsque l’on sort de la projection, le monde a basculé et l’on comprend, tous spectateurs confondus, les raisons fondamentales et complètement justifiées pour lesquelles ce film est une claque dans la figure et une réussite majeure en terme cinématographique.

Tout d’abord, une première chose saute aux yeux: Anthony Hopkins est absolument m-a-g-i-s-t-r-a-l! Il donne, d’un bout à l’autre du film, une leçon d’interprétation, passant par toutes les palettes des émotions, tour à tour agressif, enjôleur, triste ou ironique. Il crève littéralement l’écran tant et si bien que ses partenaires de jeu (Olivia Colman, Olivia Williams, Imogen Poots, Rufus Sewell et Mark Gatiss), elles-mêmes ou eux-mêmes excellents, passent presque inaperçus.

Mais résumer THE FATHER à sa seule qualité d’interprétation serait un reflet imparfait de ce que Florian Zeller a voulu faire en adaptant sa propre pièce de théâtre et en la réalisant lui-même pour le grand écran. Car le plus remarquable dans ce film, c’est surtout un scénario et une mise en scène qui parviennent à faire rentrer le spectateur dans la tête du personnage principal atteint d’une démence sénile. Par des jeux de caméras ou de personnages fictifs (qui n’apparaissent que dans la tête d’Anthony), Florian Zeller nous plonge littéralement dans une situation déstabilisante proche de celle dans laquelle se trouve Anthony.

Ce tour de force du réalisateur français porte THE FATHER à un niveau de réalisation proche de la perfection, parfaite adéquation entre le fond et la forme, en faisant un des films parmi les plus réussis de l’année. A voir toutes affaires cessantes!

 

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