Equipe: Austin Stowell, Carlo Mirabella-Davis, Denis O'Hare, Haley Bennett
Durée : 94’
Genre: Drame psychologique, Thriller
Date de sortie: 21/04/2020
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Richie est nommé manager dans l'entreprise familiale. Il le doit en partie à sa femme qu'il remercie lors d'un repas de famille. Femme au foyer, un peu précieuse, Hunter ne vit que pour Richie qui n'est pas spécialement attentif à son épouse. Et ce qui devait arriver arrive, elle tombe enceinte. Une joie pour la famille? Un plaisir pour Hunter?
Notre critique:
A peine enceinte, Hunter se met soudain à avaler des choses incongrues: billes, pile, pierre, tout y passe. C’est sur cette maladie du comportement alimentaire, nommée le Pica, que tourne l’histoire de SWALLOW. Et le film se sert de ce point de départ pour tisser un thriller dramatique mis en scène avec beaucoup d’habileté.
Car cette maladie n’est bien sûr qu’un prétexte pour brosser le portrait d’une jeune femme qui s’ennuie à mourir au sein d’une famille qui la voit comme un potiche un peu transparente. Hunter se cherche et en adoptant cette étrange habitude alimentaire se distingue, attire l’attention. Mais la famille va réagir en protégeant son capital: le bébé que porte Hunter. Tout cela en ne voyant en Hunter qu’une simple mère porteuse…
Premier film de Carlo Mirabella-Davis aussi à l’origine du scénario, SWALLOW est un film poupée russe qui part d’un personnage, Hunter, très simple, presque caricatural, pour faire évoluer ce dernier vers un être complexe qui révèle toute l’étendue de sa fragilité et surtout, toute l’étendue de l’atrocité de la famille qui l’entoure.
Interprété avec une grande justesse de ton par l’actrice américaine Haley Bennett (THE MAGNIFICENT SEVEN, THE GIRL ON THE TRAIN), Hunter est un personnage rare au cinéma. Elle est le révélateur de tous les abominations de l’humanité qui l’entoure. Mais en même temps, c’est son entourage qui va la révéler à elle-même. Et c’est là toute la grande richesse de ce film.
Film qui aborde un sujet psychiatrique d’une façon complètement détournée, HUNTER est une vraie réussite du cinéma indépendant américain qui prouve que le ciné « made in US » peut donner le meilleur comme le pire…