Equipe: Catherine Jandrain, Florence Hainaut, Myriam Leroy
Durée : 57’
Genre: Film documentaire
Date de sortie: 12/05/2021
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Florence Hainaut et Myriam Leroy, journalistes, ont subi des cyber-violences comme 73% des femmes dans le monde. Partant de discours de haine en ligne, elles entraînent le spectateur dans un récit international, à la fois intime et politique, qui dresse un inventaire alarmant de la misogynie.
Notre critique:
#SALEPUTE commence par des témoignages et des lectures d’insultes et de haine que les lectrices ont reçu dans le cyber-espace. Mais qu’est-ce qui déchaîne la haine, qu’est-ce qui l’entretient? Quelles sont les motivations de ces cyberharceleurs?
Ce sont deux journalistes, Florence Hainaut et Myriam Leroy, elles-mêmes victimes de cyberharcèlement (comme 73% des femmes dans le monde) qui se sont plongées dans l’enfer des réseaux sociaux, le lieu par excellence où la haine est banalisée.
Car ce sont bien les plateformes qui sont au centre du problème: elles acceptent les contenus haineux car c’est une partie de leur business model. Et pourtant si on laisse faire les choses, il y aura inévitablement une polarisation du débat et donc une absence de démocratie et son remplacement par la loi du plus fort.
Si #SALEPUTE distille au fur et à mesure des chiffres édifiants sur la cyberviolence, le documentaire tente aussi de montrer que c’est bien la mysoginie qui conduit souvent homme ou femme à harceler le plus souvent des femmes (27x plus susceptibles de l’être que les hommes sur Internet). Mais le film met aussi en exergue quelques profils favorables comme des hommes d’extrême droite ou -plus surprenant- des adolescents, et montre également, lorsqu’il aborde la question des plaintes, que la police est hélas très mal préparée à recevoir ce type de témoignage.
Documentaire salutaire parce qu’il met en lumière un phénomène grave, exacerbé sans aucun doute par les réseaux sociaux, #SALEPUTE mérite d’être vu et surtout d’être présenté au plus grand nombre, et certainement dans les écoles afin de créer une prise de conscience chez les jeunes. On regrettera peut-être un peu que le documentaire soit à charge, sans point de vue antagoniste, sans point de vue des hommes cyber-harcelés eux aussi, car même si l’on sait bien que la volonté est uniquement la dénonciation du phénomène, on aurait apprécié avoir encore plus d’information sur le sujet (même si l’on suppose aisément que les harceleurs n’ont pas vraiment le courage de parler de ce qu’ils font au grand jour).
Le film a été présenté sur la Une (RTBF) ce 12 mai 2021 et sera disponible sur Auvio jusqu’au 13 août ainsi que sur ARTE TV du 4 juin au 31 août. Il sera également diffusé sur ARTE France le 23 juin.
Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas le voir!