Roubaix, une lumière
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Roubaix, une lumière

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Antoine Reinartz, Arnaud Desplechin, Léa Mysius, Léa Seydoux, Roschdy Zem, Sara Forestier
Durée : 119’
Genre: Drame policier
Date de sortie: 16/10/2019

Cotation:

3 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Le commissaire Yacoub travaille de nuit à Roubaix pendant la période de Noël. Une nuit habituelle avec ses braquages, ses vols et tout le reste. Jusqu’à ce qu’un homme rentre dans le commissariat en se plaignant d’avoir été brutalisé par des maghrébins qui voulaient lui voler sa voiture...

 

Notre critique:

Pour ce Cannes 2019, retour aux origines pour Arnaud Desplechin qui propose avec ROUBAIX, UNE LUMIERE, un film sur sa ville. Mais pas un film social ou de société comme on aurait pu s’y attendre de la part du réalisateur des FANTOMES D’ISMAEL ou de TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE, non, un polar proche du noir dans lequel la ville de Roubaix n’est pas forcément montrée sous son meilleur jour.

Commune la plus pauvre de France, 75% de la ville en zone sensible, l’endroit où un flic a un vrai rôle à jouer et où le commissaire incarné par un Roschdy Zem très en forme doit constamment discerner le vrai du faux. Divisé en deux parties plus ou moins marquées, ROUBAIX, UNE LUMIERE va suivre Roschdy Zem dans sa quête de vérité et sa volonté de faire la lumière sur la noirceur de cette ville.

Si la première partie du film, tout en étant classique, est assez bien réussie car la composition des personnages est solide, leur intrication aux procédures de police bien mise en évidence et les détails abondants viennent compléter la narration avec beaucoup d’à-propos. Et le film s’inscrit assez bien dans le film de genre tout en restant un film de Desplechin.

Et puis au fur et à mesure, tout se met à déraper comme si le réalisateur français perdait le fil de son récit et semblait donner à son personnage principal une sorte d’omniscience bien loin de tout réalisme. Roschdy Zem semble tout d’un coup tout savoir, quels sont les coupables sans même mener d’enquête.

Alors que le détail et la minutie des enquêtes étaient le centre de la première partie, on dirait que Desplechins oublie -dans cette seconde partie- le genre de son film pour s’attacher à quelque chose qui sort de la ligne directrice de son récit de base.

Au final, si ROUBAIX, UNE LUMIERE n’est pas foncièrement raté, il risque bien, avec ce défaut de fabrication, de passer à côté des prix de Cannes…

 

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