Equipe: Adèle Haenel, Céline Sciamma, Luàna Bajrami, Noémie Merlant, Valeria Golino
Durée : 119’
Genre: Drame historique
Date de sortie: 02/10/2019
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
18e Siècle, France. Des jeunes filles peignent le portrait de leur professeur, Marianne, qui pose pour elles. Soudain cette dernière demande à ses élèves qui a mis le tableau qui est au fond de la salle. Embarrassée, l’une des filles se désigne et lui demande si elle pouvait. La réponse négative de Marianne fuse: ce tableau, ce portrait de la jeune fille en feu ne doit pas se trouver là...
Notre critique:
Construit sous forme d’un flashback partant du tableau dévoilé involontairement, PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU va emmener le spectateur non pas à la rencontre de ce portrait, mais à la rencontre de la jeune fille qui a inspiré ce portrait à Marianne, la peintre.
C’est Céline Sciamma (TOMBOY, BANDE DE FILLES) qui propose en compétition dans la sélection officielle de Cannes 2019 son cinquième long métrage, après plus ou moins 5 ans d’incubation et 3 ans d’écriture.
Projet presqu’exclusivement féminin (le casting, la production, la réalisation, le scénario), PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU est à la fois une réussite sur la forme mais aussi sur le fond. Filmé par une femme, les émotions, la sensualité et l’érotisme de cette histoire d’amour entre un peintre et son modèle, prennent une dimension totalement différente. Et l’on sent à l’écran l’intense confiance et complicité qui a dû unir les interprètes et leur réalisatrice lors du tournage. Ce plaisir qui transparaît dans les regards, dans les gestes se communique directement au spectateur.
Sur le fond, cette analyse de l’importance du regard mais aussi des relations intellectuelles qui s’établissent peu à peu dans une relation amoureuse et complice qu’elle quelle soit est particulièrement bien travaillée et monte très graduellement au cours du récit faisant passer la rencontre entre Marianne et Héloïse de glaciale à très chaude avec la douceur du regard féminin de Céline Sciamma.
Côté interprétation, le film n’est pas en reste. Le trio d’actrices qui vit dans le château, Adèle Haenel, Noémie Merlant, Luàna Bajrami, accompagnées un temps par Valeria Golino est absolument somptueux. Adèle Haenel, plus contenue que dans ses autres films apporte mystère et pensée pure et directe à son personnage tandis que Noémie Merlant donne cette fragilité et cette furie introvertie qui anime son personnage.
Film très applaudi à Cannes, PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU pourrait bien glaner quelque chose au palmarès et pourquoi pas un double prix d’interprétation féminine aux deux actrices principales.