Equipe: Arthur Harari, Kanji Tsuda, Tetsuya Chiba, Vincent Poymiro, Yûya Endô, Yûya Matsuura
Durée : 167’
Genre: Drame de guerre
Date de sortie: 11/08/2021
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
1974. Archipel des îles de Lubang dans les Philippines, un jeune homme, étudiant japonais, se rend sur une île à la recherche d'un homme qu'il soupçonne d'être sur l'île depuis les années 40...
Notre critique:
On pourrait croire qu’il s’agit d’une légende tant tout le monde a entendu parler de ces japonais que l’on a retrouvé sur des îles désertes du pacifique, ces militaires qui croyaient que la guerre 40-45 n’était pas finie. Mais voilà, ce n’est ni une fable, ni un conte, ni une légende, c’est tout simplement le résultat d’un programme un peu fou comme les militaires japonais ont pu l’imaginer durant la guerre qui les opposait à leurs ennemis occidentaux.
Basé sur une histoire vraie et sur le récit de Onoda, un militaire japonais qui est resté près de 30 ans dans la jungle de l’île de Lubang dans les Philippines et présent en ouverture de la section « Un certain regard » à Cannes, ONODA, 10000 NUITS DANS LA JUNGLE est le 2e long métrage de Arthur Harari, un réalisateur/acteur français, scénariste notamment de SYBIL (avec Virginie Effira).
C’est sur base de ce fait de guerre étonnant que Arthur Harari a réalisé un film de près de trois heures qui retrace donc plus de 30 ans d’existence de ce militaire jusqu’au boutiste Hiro Onoda. Enrôlé dans une « guerre secrète » Onoda ne croira jamais à la défaite et la capitulation du Japon et ne rendra finalement les armes que devant celui qui l’avait envoyé sur place, le major Taniguchi.
Film fleuve tout à fait remarquable dans sa forme qui rappelle les meilleurs films japonais de Kurozawa ou d’Oshima, ONODA, 10000 NUITS DANS LA JUNGLE est à la fois un film intimiste (comme ne pourrait-il pas l’être en se focalisant sur un être resté seul avec 3 camarades dans la jungle pendant des décennies), une fresque mêlant politique et traditions ou encore une biographie atypique.
Si la forme a bien sûr son importance, il est clair que le fond et la narration sont aussi une grande part de l’attractivité et de la fascination que peut exercer ce film sur les spectateurs. En mêlant à la fois le passé et le présent d’Onoda, Arthur Harari nous aide à comprendre comment et pourquoi un homme peut rester 30 ans au service d’une guerre et d4un état major disparus depuis longtemps. Les flashbacks sur l’endoctrinement d’Onoda mais aussi sur ses motivations et son leadership ensuite sur l’île sont autant d’éclairages et de points de vue qui permettent de saisir les clés de l’histoire dans son ensemble.
Bien sûr 2h47 de film sembleront beaucoup pour certains spectateurs et certains passages manquant d’émotions ou d’envolées pourront faire trouver le temps un peu plus long, mais globalement, Arthur Harari réalise ici un 2e film remarquable de maturité et de passion du cinéma qui nous fait penser que l’on ne manquera pas de parler de lui prochainement!