Titre français : Sur la plage de Chesil
Equipe: Anne-Marie Duff, Billy Howle, Dominic Cooke, Emily Watson, Ian McEwan, Saoirse Ronan
Durée : 110’
Genre: Drame
Date de sortie: 15/08/2018
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
1962, sur fond d’arrêt des essais nucléaires. Edward et Florence s’aiment et se sont mariés. Alors qu’ils prennent un repas dans leur chambre, Edward se remémore sa mère et sa folie…
Notre critique:
Deux jeunes mariés sont à l’aube de leur nuit de noce et doivent affronter l’inconnu: coucher ensemble. Tous les deux se rappellent alors leur passé respectif ou leur passé commun. Très vite, le récit de ON CHESIL BEACH donne quelques clés pour que le spectateur puise s’installer dans l’intimité (si l’on peut dire) de ce couple.
Très vite, on comprend qu’Edward vit très mal la folie de sa mère surtout face à Florence dont la classe sociale n’est pas la même que celle d’Edward. Et c’est bien de cela qu’il s’agit dans ON CHESIL BEACH: inexpérience, manque d’assurance ou encore de disparité de classes sociales.
C’est dans le huis-clos de la chambre d’hôtel que va se jouer l’avenir de ce jeune couple. Ce sont les hésitations de chacun (ou les empressements) qui vont définir le futur de la relation. Et c’est ça la force du film adapté par Ian McEwan (fasciné depuis ses débuts en littérature par la perversion et l’interdit) depuis son propre roman, ON CHESIL BEACH: c’est de parvenir à rentrer dans la tête de chacun des protagonistes et, par petites touches, nous faire comprendre la source du déséquilibre initial qui empêchera le couple d’accomplir sa destinée.
Et le destin est bien au centre de la narration. C’est même le sujet de la deuxième partie du film (une fois la séparation du couple) qui va entraîner le spectateur à la croisée des chemins de Edward et Florence évoquant ce qu’ils sont devenus en ayant manqué cet amour inconditionnel qu’ils auraient pu (dû) saisir.
Film délicat, fin, deuxième long métrage de Dominic Cooke, ON CHESIL BEACH bénéficie beaucoup du talent des deux jeunes interprètes Saoirse Ronan (LADY BIRD) et Billy Howle (DUNKIRK) qui composent des personnages tout en douceur, parvenant à faire monter l’antagonisme avec justesse et subtilité.