Motherless Brooklyn - Brooklyn Affairs
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Motherless Brooklyn

par Thibault van de Werve
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Brooklyn Affairs

Equipe: Alec Baldwin, Bruce Willis, Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Willem Dafoe
Durée : 144’
Genre: Drame policier
Date de sortie: 04/12/2019

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

"Il est bon d'avoir la force d'un géant, mais il est tyrannique d'en user comme d'un géant". Lionel travaille pour l'agence de détectives de Frank Minna. Il est atteint du syndrome Gille de la Tourette et dispose d'une mémoire phénoménale qui l'aide tous les jours dans son métier...

 

Notre critique:

En 2000, Edward Norton, qui sortait de deux succès avec AMERICAN HISTORY X et FIGHT CLUB, passait derrière la caméra pour réaliser, KEEPING THE FAITH, son premier long-métrage. Dix-huit ans plus tard, il remet le couvert avec MOTHERLESS BROOKLYN, film qu’il tente de mettre sur pied depuis à peu près 18 ans justement. C’est début 2018 qu’il a entamé le tournage avec son beau casting composé notamment de Bruce Willis, Alec Baldwin, Gugu Mbatha-Raw ou encore Willem Dafoe. Quasiment deux ans après le tournage, le film débarque enfin dans nos salles, pour le plus grand bonheur des cinéphiles.

MOTHERLESS BROOKLYN s’inscrit dans un genre qui a connu son heure de gloire il y a bien des décennies: le film noir. C’est un genre que Norton aime énormément, et dans lequel il est pas mal évolué en tant qu’acteur. En tout cas, il a souvent joué dans des films qui s’en rapprochaient s’ils n’appartenaient pas au genre même. Le temps de gestation du projet a finalement permis à Norton d’engranger encore plus de connaissances afin d’être au point lors de la réalisation. En tout cas, on peut dire qu’il a réussi son coup, rendant un hommage appuyé et assumé aux films noirs.

MOTHERLESS BROOKLYN est une œuvre qui s’inscrit dans la grande tradition du genre. Tout y est dans les moindres détails. L’histoire, la photographie, l’ambiance, les décors, les dialogues, les costumes, les personnages archétypes,  tout est réuni et respecté pour continuer à donner sa grandeur à ce genre plus difficile qu’il n’y paraît. Il faut avant tout une bonne histoire. New York, des politiciens véreux, de la corruption, des enjeux sociétaux sont quelques-uns des ingrédients  qui contribuent à sa réussite. Tout cela est assez complexe pour éveiller l’intérêt des spectateurs, sans l’être trop et ainsi éviter de les perdre. Le scénario est bien écrit, que ce soit au niveau du déroulement de l’histoire ou bien des dialogues. Les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit en fonction de l’avancée de l’enquête. On n’en perd pas un miette. On prend du plaisir à suivre le personnage de Lionel Essrog, incarné par Norton lui-même, détective atteint du syndrome de la Tourette. Cela crée quelques situations au moins cocasses, au pire, gênantes.

Le film tient beaucoup aux prestations de ses comédiens, Norton en tête bien entendu. Mais il n’est pas seul car, à ses côtés on retrouve Bruce Willis, Alec Baldwin, Gugu Mbatha-Raw, Bobby Canavale et Willem Dafoe. C’est un ensemble 5 étoiles, parfait à chaque instant, chacun parfaitement à sa place, Norton faisant preuve d’un certain talent pour diriger ses acteurs.

Norton exploite chaque élément à bon escient. Jamais on ne le sent à côté de la plaque, que ça soit d’un point de vue de la narration, des dialogues ou de la mise en scène. Chaque chose semble être à sa place, créant ainsi une sorte d’osmose totale. Edward Norton ne fait donc aucun faux pas. Il a réussi à réaliser une œuvre maitrisée, très propre, qui est loin de faire honte au genre. Le film rappelle les grands classiques de par sa durée, son ambition ainsi que son ampleur. Ce n’est pas un film qui marquera dans la longueur mais il révèle néanmoins qu’Edward Norton a plus d’un tour dans son sac et qu’on a hâte de le revoir derrière la caméra.

 

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