Midsommar
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Midsommar

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Ari Aster, Florence Pugh, Jack Reynor, Vilhelm Blomgren
Durée : 147’
Genre: Film d'horreur
Date de sortie: 31/07/2019

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Dani Ardor tente d’appeler plusieurs fois ses parents au milieu de la nuit. Elle a reçu un mail étrange et inquiétant de sa soeur Terri qui vit encore chez ses parents. Et personne ne répond...

 

Notre critique:

C’est avec HEREDITARY, un premier long métrage en 2018 que le monde a appris à connaître Ari Aster. L’horreur était au menu de ces plus de deux heures de drame intimiste et social, le tout enrobé d’une mise en scène au cordeau, très travaillée. Les fans de film de genre ont été quasi unanimes…

Inutile donc de dire que ce MIDSOMMAR, 2e film à son compteur, était attendu avec un impatience frisant la crise de nerfs. Et avant même de critiquer le film, sachez que l’attente est largement récompensée.

Une fois encore, Ari Aster fait preuve d’une maestria de la mise en scène qui rappelle les meilleurs réalisateurs des années 90. Les quelques plans du début du film ne sont ainsi pas sans rappeler du David Fincher avec SEVEN et le jeu sur le sons et la qualité de la photo font souvent penser à du Paul Thomas Anderson.

Comme pour son précédent film, on retrouve des thèmes et des procédés de mise en scène qui caractérisent directement Ari Aster. Son sens du détail dans la composition des plans, une économie de mots laissant la place aux images, une certaine lenteur dans la progression des scènes et du récit, un ancrage profond du récit dans l’humain ou encore un savant décalage entre le thème musicale et les images rendent ses oeuvres très reconnaissables. Si, pour l’instant (au bout de 2 films), cela reste intéressant, il ne faudrait pas que ce “maniérisme” devienne des tics.

Tout dans MIDSOMMAR est magnifiquement fait pour faire monter à la fois l’angoisse, l’incertitude et le malsain. En ancrant son film dans le domaine des rituels, Ari Aster transcende l’expérience dramatique de son héroïne principale. Chacune des expériences qu’elle subira au cours du récit à un écho dans son expérience traumatisante et renforce le décalage de la jeune Dani avec son entourage.

Pour interpréter Dani, le réalisateur ne s’est pas trompé en choisissant Florence Pugh, la brillante interprète de LADY MACBETH. A l’instar de son rôle dans la série “The Little Drummer Girl”, cette jeune actrice britannique talentueuse de 22 ans parvient à camper avec précision un personnage en proie à des tourments écrasants.

Le scénario, écrit par Aster, est intelligent et repose énormément sur les personnages et l’environnement du récit que soigne particulièrement le réalisateur. Hormis certaines longueurs par moments (souvent justifiées pour la montée progressive de l’angoisse), MIDSOMMAR est un film remarquable servi par un réalisateur hors norme et une distribution à la hauteur du propos. C’est donc avec une impatience renouvelée que l’on attend de pied ferme son prochain film…

 

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