Equipe: Adam Driver, Laura Dern, Noah Baumbach, Scarlett Johansson
Durée : 136’
Genre: Comédie dramatique
Date de sortie: 31/12/2019
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
MARRIAGE STORY est un portrait incisif et compatissant d'un mariage brisé et d'une famille qui reste ensemble...
Notre critique:
Noah Baumbach est de retour sur Netflix deux ans après avoir réalisé THE MEYEROWITZ STORIES, l’un des deux seuls films Netflix présentés au festival de Cannes. Il signe MARRIAGE STORY, une histoire d’amour, ou plutôt de désamour, qui est présentée à Venise.
C’est l’histoire de Charlie et Nicole, deux êtres qui se sont aimés durant plusieurs années. Le fruit de cet amour, c’est Henry, leur petit garçon. Le film démarre par deux portraits, celui de Nicole par Charlie puis celui de Charlie par Nicole. Juste après, on découvre que ces portraits sont en fait des textes écrits dans le cadre d’une médiation, une thérapie de couple. Malheureusement, il est déjà trop tard, la dernière ligne droite est déjà entamée.
MARRIAGE STORY est avant toute chose un film de scénariste. Dans chaque scène, dans chaque dialogue, on sent tout le travail et la minutie injectés. Tout est travaillé avec énormément de précision. Le timing est important. Il y a beaucoup de joutes verbales, dont une scène géniale au tribunal (coucou KRAMER CONTRE KRAMER), beaucoup de conversations et de monologues aussi. C’est ainsi que l’on sent véritablement à quel point le texte est le ciment du film. Que ce soit le travail de mise en scène, de montage, des comédiens, tout repose dessus.
Il est évident que le casting s’en est donné à cœur joie. Ni Adam Driver ni Scarlett Johansson n’ont plus à prouver quoi que ce soit depuis longtemps. Ici, ils trouvent des rôles d’une puissance rare grâces auxquels ils peuvent se livrer corps et âme. Cela fait un long moment désormais que l’on n’avait pas vu Scarlett Johansson aussi exceptionnelle au cinéma. Elle fait preuve d’une débauche d’énergie qui était devenue rare chez elle, faute probablement d’avoir trouvé les meilleurs projets. A leurs côtés, il faut souligner le jolie prestation d’Azhy Robertson dans le rôle de leur fils Henry. Le jeune garçon, dont la carrière commence à avoir fière allure, est toujours très juste, chose rare pour un enfant de cet âge. Enfin, impossible de ne pas mentionner les toujours géniaux et trop rares Laura Dern et Ray Liotta qui incarnent des avocats qui vont se livrer une bataille intense.
Que ce soit dans les moments plus intenses ou ceux plus calmes, Noah Baumbach parvient systématiquement à atteindre des sommets. Tout est juste, beau, sensible, touchant, drôle et jamais barbant. La longueur, 2 heures 20, pourrait pourtant pâtir au film mais non. Le film trouve son rythme naturellement et happe les spectateurs au point d’avoir envie de ne jamais quitter Charlie et Nicole. On attendait un petit film indé américain typique de Baumbach et, au final, il livre une œuvre plus poignante que prévu.
Un petit podcast audio, cela vous tente? C’est ici: