Equipe: Aitana Sánchez-Gijón, Milena Smit, Pedro Almodovar, Penélope Cruz, Rossy de Palma
Durée : 120’
Genre: Drame
Date de sortie: 01/12/2021
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Le film suit deux femmes qui ont accouché le même jour pendant 2 années et qui ont des trajectoires parallèles.
Notre critique:
Un film de Pedro Almodovar est toujours un événement, un moment à ne pas manquer. Un an après y avoir présenté son court-métrage LA VOIX HUMAINE, le réalisateur espagnol est de retour sur le Lido vénitien avec son nouveau film, MADRES PARALELAS, qui, en plus d’être en compétition, a les honneurs de l’ouverture de cette 78e Mostra de Venise.
Ce ne serait pas un film de Pedro Almodovar s’il n’avait pas sa dose de drame. En suivant Janis et Ana, ces deux femmes qui accouchent le même jour et dont les destins vont être bouleversés, Almodovar trouve un terrain qui lui convient bien. D’une part, il y a ces maternités croisées, d’autre part, il y a toute une histoire liée à la guerre d’Espagne. Il est question d’une fosse commune dont les familles des victimes aimeraient beaucoup qu’elle soit ouverte afin d’honorer leurs morts comme il se doit. Ces mères parallèles, ce sont évidemment Janis et Ana mais on peut aussi y voir un parallèle entre des époques et des générations différentes.
A nouveau, Almodovar ne lésine pas sur les thématiques. Le deuil, la parentalité, la maternité bien entendu, les relations, l’Histoire, l’héritage, l’identité, la descendance, la famille sont quelques-unes des très nombreux thèmes abordés dans le film. Au départ, le lien entre les 2 histoires semble un peu facile, comme s’il n’était qu’un prétexte plus qu’autre chose. Mais petit à petit, il se développe et vient enrichir le récit, ajoutant une couche dans le drame.

MADRES PARALELAS montre encore toute la maîtrise du cinéaste espagnol. Maîtrise dans l’équilibre des émotions, dans l’équilibre entre le tragique et le supportable ou, en tout cas, le plus léger. Maîtrise du timing et du rythme également. Il fait preuve de grande sensibilité alors que ses personnages traversent des épreuves. Alors que certains ont parfois des comportements réprobateurs, le cinéaste fait toujours preuve d’empathie, de compréhension et embarque de cette façon les spectateurs dans cette aventure tragique.
La fidèle Penélope Cruz a encore le premier rôle et, cela ne surprendra personne, elle fait preuve, comme à son habitude, d’un grand talent. Elle touche au cœur à chaque instant Cependant, c’est du côté de sa partenaire de jeu qu’il y a de la nouveauté. La jeune Milena Smit, dont c’est l’un des premiers rôles au cinéma, est dans un état de grâce permanent et pourrait aisément devenir une des nouvelles égéries d’Almodovar lui-même ou, en tout cas, du cinéma espagnol.
MADRES PARALELAS n’est peut-être pas le film d’Almodovar que les gens vont préférer. Pourtant, c’est probablement l’un de ses plus matures et des plus forts de ces dernières années. C’est un excellent film d’ouverture pour cette 78e Mostra de Venise et il ne serait pas surprenant que l’on reparle du film en fin de festival.