Last Night In Soho
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Last Night in Soho

par Thibault van de Werve
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Anya Taylor-Joy, Diana Rigg, Edgar Wright, Jessie Mei Li, Krysty Wilson-Cairns, Thomasin McKenzie
Durée : 116’
Genre: Film d'horreur
Date de sortie: 27/10/2021

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Une jeune femme a le mystérieux pouvoir d'aller dans les années 60 où elle rencontre son idole, une chanteuse en devenir. Mais le Londres des années 60 cache bien des choses et le temps semble s'écrouler vers de sombres conséquences.

 

Notre critique:

Edgar Wright est un réalisateur talentueux qui jouit d’une jolie cote auprès des cinéphiles. Il aime s’essayer à différents genres, chose qu’il fait une nouvelle fois avec LAST NIGHT IN SOHO. Comme d’autres passant à cette Mostra, DUNE en tête, le film devait sortir en 2020 mais la pandémie en a décidé autrement, l’occasion pour le festival d’offrir une première mondiale de prestige à Wright.

LAST NIGHT IN SOHO met en scène l’histoire d’une jeune femme passionnée de mode et de design qui parvient mystérieusement à retourner dans les années 60 où elle rencontre son idole, une éblouissante jeune star montante. Mais le Londres des années 60 n’est pas ce qu’il parait, et le temps semble se désagréger entrainant de sombres répercussions.

Le fait qu’Edgar Wright aime réaliser des films dans des genres différents est certainement l’une des choses les plus intéressantes chez lui. Jusqu’ici, il ne s’est pas trop planté lors de chaque tentative. Avec LAST NIGHT IN SOHO, il s’essaie au thriller psychologique avec un soupçon de giallo. L’histoire, dont le scénario a été co-écrit par Edgar Wright lui-même ainsi que Krysty Wilson-Cairnes (scénariste de 1917), se déroule dans les années 60 dans le monde de la mode ou plutôt d’une jeune étudiante en mode. Elle est plus simple qu’elle n’y parait en fait et c’est l’un des points faibles du film. Tout est assez prévisible. Trop prévisible. Comme si Edgard Wright ne faisait pas assez confiance aux spectateurs et qu’il veut être sûr qu’ils comprennent bien. C’est ainsi qu’il lance des pistes, qu’il abat ses cartes trop facilement.

Cependant, ce n’est pas parce que c’est prévisible que ce n’est pas bien, loin de là. Le plaisir vient de plusieurs facettes. L’histoire, bien sûr malgré tout, car elle est très sympa et chouette à suivre. C’est assez bien pensé et construit. Wright nous transporte dans deux époques, les années 60 et aujourd’hui. Dans sa mise en scène, il peut s’amuser avec ces deux temporalités et créer un jeu de miroirs très intéressant. La frontière entre réalité et fantaisie devient floue au fur et à mesure que le film avance au point de tomber dans une certaine folie, littérale mais aussi visuelle. 

Thomasin McKenzie dans LAST NIGHT IN SOHO

Le chef opérateur est le coréen Chung-hoon Chung, à qui l’ont doit également la photographie de MADEMOISELLE, ÇA et prochainement UNCHARTED. Il signe une photo très différente de ce qu’il a déjà pu faire par le passé mais, tout comme Wright s’essaie à un autre genre, Chung fait de même dans son travail qui est la base de l’immersion dans le monde imaginé par Wright. Tout le reste de la direction artistique est solide, les décors et costumes en tête, ce qui est fort heureux vu qu’il est quand même question d’une étudiante de mode.

Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy ne sont plus vraiment des révélations tant elles accumulent toutes deux (Taylor-Joy particulièrement) les succès et projets de qualité et celui-ci n’échappe pas à la règle. Leurs personnages dansent une sorte de ballet virevoltant dont l’issue ne laissera personne indemne. A leurs côtés, Diana Rigg (qui tient ici son dernier rôle), Matt Smith, Terence Stamp ou encore Michael Ajao livrent des prestations très solides, participant chacun à sa façon à la folie de Wright.

LAST NIGHT IN SOHO est une nouvelle réussite d’Edgar Wright. Ce n’est pas son meilleur film mais il est extrêmement plaisant et divertissant. Quelques faiblesses scénaristiques l’empêche de passer dans la catégorie supérieure mais la quantité de travail fournie est telle qu’on ne peut qu’applaudir. Une fois encore, les jeunes Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy signent des performances remarquables qui seront une fois encore saluées. LAST NIGHT IN SOHO fait partie des sorties les plus excitantes de ces prochaines semaines et le public devrait répondre présent.

 

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