Fortuna

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Une ville déserte. La petite Fortuna est sur un manège et en tombe violemment. Elle se relève et alors que des haut-parleurs hurlent son nom, elle se met à courir poursuivie par une jeune femme en motocyclette.

 

Notre critique:

Présenté au Festival du Cinéma Méditerranéen (Cinemamed), FORTUNA est le premier long métrage du réalisateur italien Nicolangelo Gelormini. D’emblée, le film nous emmène dans un univers complètement surréaliste. C’est en effet dans une ville pratiquement vide, ressemblant étrangement à un décor sorti des années 50, que la petite Nancy, 6 ans, vit, entourée par sa mère et son père et quelques enfants de son âge qui lui révèlent qu’en réalité, elle est Fortuna, la princesse extra-terrestre de la planète Tabby!?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, FORTUNA est basé sur un fait divers particulièrement atroce, celui de la petite Fortuna Loffredo, jetée du huitième étage d’un immeuble par un voisin qui avait abusé d’elle. Plutôt que d’aborder de front cet abominable sujet, Nicolangelo Gelormini a donc choisi d’en faire une fable surréaliste avec une mise en scène qui joue aussi bien sur les décors que sur les détails de ceux-ci.

En plaçant sa caméra à hauteur d’enfant tout en changeant les points de vue mais aussi les angles de vue, le réalisateur italien plonge le spectateur dans un malaise qui correspond en filigrane au fait divers qu’il dépeint.

Si l’exercice a le mérite d’exister, le déroulement est parfois difficile à suivre et le spectateur doit s’accrocher à certains détails mis en évidence par la mise en scène pour y voir la révélation qu’apporte le film au final. Mais il faut absolument reconnaître à FORTUNA une volonté de traiter autrement un sujet maintes fois abordé et de savoir prendre des risques pour être original.

En tout cas, Nicolangelo Gelormini est certainement un réalisateur italien à suivre!

 

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