Titre français : The Golden Glove
Equipe: Adam Bousdoukos, Fatih Akin, Jonas Dassler, Margarete Tiesel
Durée : 115’
Genre: Drame policier, Film d'horreur
Date de sortie: 24/07/2019
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Hambourg, 1970. Dans une chambre sordide non loin du Reeperbahn, un homme emballe une femme morte et ligotée dans un sac plastique avant de descendre le sac et le corps dans les escaliers de son immeuble...
Notre critique:
Fatih Akin, allemand d’origine turque, est un réalisateur/scénariste à part dans le cinéma allemand. Ses films relèvent souvent d’une vision assez sombre et désespérée du monde. GEGEN DIE WAND, un de ces premiers films, en est un parfait exemple.
Avec DER GOLDENE HANDSCHUH, fiction biographique, Fatih Akin pousse la démonstration encore un peu plus loin en s’attaquant à la biographie d’un tueur en série allemand des années 70, Fritz Honka. Mise en scène hyper-réaliste d’une grande précision, description crue, images explicites, ce nouveau film d’Akin, présenté à Berlin cette année, est à la fois répugnant et attirant.
En clair, il est très difficile de supporter les images et le récit de ce tueur improbable, et en même temps, celui-ci (qui a existé réellement) est tellement un amalgame impensable de traits de caractère , que le spectateur se prend à vouloir en connaître plus sur ce personnage. La fascination n’est pas loin et Fatih Akin sait comment l’entretenir par l’habileté de sa mise en scène.
DER GOLDENE HANDSCHUH est un film sans concessions qui décrit par le menu les comportements de ce personnage à part. Impuissant, alcoolique, avec un profond sentiment d’infériorité, violent, Fritz Honka serait un tueur pathétique s’il n’était pas à ce point ignoble. Et Fatih Akin ne porte pas de jugement, il relate les faits crument, sans fioritures alors que le cinéma regorge de ces fioritures (les combats et l’horreur sont devenus au fil du temps terriblement graphiques). Et cela risque bien sûr de choquer de nombreux spectateurs…
Cerise sur ce gâteau d’un récit scandaleux, l’acteur principal Jonas Dassler, jeune homme au charme indéniable, est d’une laideur repoussante en Fritz Honka et surtout d’une justesse de ton assez exceptionnel… A suivre!