Candyman
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Candyman

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

1977 à Chicago dans le quartier de Cabrini Green. Billy emmène le linge de sa mère dans la buanderie de l'immeuble. Soudain dans la pièce, un homme avec un crochet à la place de la main droite lui offre des bonbons...

 

Notre critique:

C’est en 1992 que Bernard Rose réalisait CANDYMAN, un film d’horreur basé sur un roman de Clive Barker (rien que ça). Présenté en 1993 au Festival d’Avoriaz, le film raflait trois prix dont celui du public en plus de celui de l’interprète pour Virginia Madsen et pour la musique de Philip Glass. Il faut dire que le personnage de Candyman avait tout pour faire un bon grand méchant à la Freddy Krueger et consort.

Devenu depuis un film culte, CANDYMAN se voit donc gratifier d’une suite qui se déroule dans le même quartier de Chicago qui a vu les événements sordides du premier. Vu le côté culte, on pouvait craindre le pire en apprenant qu’une suite allait voir le jour. Mais c’était sans compter que le scénario de cette suite allait être confié à Jordan Peele dont on connaît le talent pour nous immerger dans des histoires horrifiques à consonances éminemment sociales (GET OUT, US).

Et enfin, cerise sur un gâteau qui s’annonçait déjà magnifique, c’est à Nia DaCosta, la réalisatrice de LITTLE WOODS, que l’on allait avoir affaire derrière la caméra. Cette sensibilité féminine et cette approche des personnages au service d’un film de genre ne pouvait que nous faire saliver.

Et voici donc CANDYMAN, la suite, car il s’agit bien d’une suite, plus contemporaine, plus ancrée dans la situation sociale actuelle d’un quartier et des afro-américains de ce 21e siècle. Très riche dans l’étude des personnages, le film ne renie pas pour autant son côté sombre, brute et gore (les premiers meurtres sont brutaux, sans concessions et bien mis en scène), distillant un climat tendu de bout en bout dans des lieux et des décors parfaitement choisis, le tout porté par la musique de Robert A. A. Lowe qui avait collaboré sur ARRIVAL de Villeneuve et sur MOTHER de Darren Aronofsky.

Les jeux sur les miroirs -le miroir étant l’essence même de la légende de Candyman- sont légions mais toujours utilisés parfaitement à propos et maintiennent un sentiment d’oppression et de présence permanente de la menace tout au cours du film.

En conclusion, CANDYMAN est une pleine réussite qui ne fait pas oublier le choc du premier mais qui bien au contraire le transcende en une oeuvre parfaitement maîtrisée tant du côté scénario que sur le plan de la mise en scène.

 

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