Adam

Adam

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Douae Belkhaouda, Lubna Azabal, Maryam Touzani, Nisrin Erradi
Durée : 98’
Genre: Drame
Date de sortie: 05/02/2020

Cotation:

5 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

La médina de Casablanca. Samia, enceinte, entre dans un salon de coiffure pour trouver du travail. L’entretien est positif, jusqu’à ce qu’elle demande si elle peut dormir dans le salon jusqu’au lendemain! Elle se retrouve donc dans la rue recherchant toujours du travail sans succès avant d’être recueillie par Abla, une boulangère qui vit seule avec sa fille de 8 ans, Warda.

 

Notre critique:

Pour son premier long métrage, Maryam Touzani a choisi de brosser le portrait de deux femmes dont la modernité est en rupture avec la société marocaine de Casblanca. L’une, Abla, incarnée par Lubna Azabal, toujours exceptionnelle, est une femme blessée qui a perdu l’homme qu’elle aimait et qui élève seule sa fille tout en travaillant à sa boulangerie. L’autre, Samia, campée par Nisrin Erradi, que l’on a pu voir aux côtés de Sandrine Bonnaire dans PRENDRE LE LARGE, est une jeune femme chassée de chez elle parce qu’elle est enceinte et qui doit survivre dans les rues de la cité portuaire marocaine.

Ces deux femmes en quête de la liberté, à la fois semblable et pourtant différentes de par leur génération, vont s’épauler et chacune à leur manière permettre à l’autre de se révéler.

Magnifique portrait, au scénario fin et subtile, qui par petites touches nous fait entrer dans l’existence de ces femmes à Casablanca, ADAM, présenté à Cannes en 2019 dans la section “Un Certain Regard”, est passé hélas un peu inaperçu, ne repartant avec aucun prix.

Pourtant, ADAM possède de nombreuses qualités. Car au-delà de cette histoire simple d’une rencontre, le film joue avec le passé des personnages pour cultiver habilement la curiosité du spectateur. Il est aussi un regard aiguisé sur la féminité et sur la place de la femme dans un Maroc qui, aux dernières nouvelles, n’est plus ce pays qu’il était au début du 21e siècle. Les femmes y sont harcelées et les militantes féministes du pays tirent la sonnette d’alarme.

On regrettera donc qu’une telle thématique moderne et élégante n’aie pas fait plus de remous sur la Croisette à l’instar de PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU qui abordait des thèmes semblables. Mais espérons que le public corrigera cette erreur cannoise…

 

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