16 printemps
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16 Printemps

par Thibault van de Werve
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe: Arnaud Valois, Frédéric Pierrot, Suzanne Lindon
Durée : 73’
Genre: Drame romantique
Date de sortie:

Cotation:

4 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Suzanne va croiser Raphaël, un comédien d’une trentaine d’années jouant dans un théâtre se trouvant sur le chemin du lycée. Suzanne est ennuyée par les jeunes de son âge. Ils ne l’intéressent pas du tout. La vision de ce bel homme va donc la chambouler. Leur rencontre sera forte pour tous les deux...

 

Notre critique:

Dans la famille Lindon je demande Suzanne. La jeune femme de 20 ans, fille de Vincent Lindon et de Sandrine Kiberlain vient de réaliser son premier film pour lequel elle a déjà eu l’honneur d’être sélectionnée à Cannes. En effet, 16 PRINTEMPS fait partie du label Cannes 2020 et vient d’être projeté au festival de San Sebastían où nous le découvrons.

Comme le titre l’indique bien, il est question d’une jeune fille de 16 ans appelée Suzanne. La réalisatrice a choisi de se donner le rôle principal et de porter son propre prénom. Suzanne va croiser Raphaël, un comédien d’une trentaine d’années jouant dans un théâtre se trouvant sur le chemin du lycée. Suzanne est ennuyée par les jeunes de son âge. Ils ne l’intéressent pas du tout. La vision de ce bel homme va donc la chambouler. Leur rencontre sera forte pour tous les deux, à un point tel qu’elle va les mener vers le chemin de l’interdit.

16 PRINTEMPS parle évidemment d’amour mais surtout d’un amour entre une jeune fille et un homme plus âgé et donc de tout ce qui tourne autour moralement parlant. Le rapprochement entre les deux va être progressif et la difficulté est de montrer comment Suzanne et Raphaël vont tenter de rendre possible cette relation. Il y a une ligne à ne pas franchir et cela ne sera pas simple.

Suzanne Lindon s’amuse à filmer ces personnages qui avancent à tâtons dans cette relation impossible ou, en tout cas, moralement attaquable. Tous deux savent et c’est le moteur de Suzanne Lindon. Vu que cette relation est vouée à l’échec sur le papier, la réalisatrice est plutôt limitée quant au contenu. Enfin, elle se limite volontairement en tout cas puisqu’elle montre l’évolution de la situation de façon très légère et poétique. Par conséquent, la durée du film est impactée. 1h15 et puis s’en va. C’est court pour un long-métrage et pourtant il ne fallait pas plus. En s’arrêtant au bon moment, le film n’en est que plus fort.

Le duo formé par la réalisatrice elle-même et son compagnon de jeu, Arnaud Valois (l’une des révélations de 120 BATTEMENTS PAR MINUTE) fonctionne bien. Il se dégage de leur prestation une certaine légèreté et une sincérité étonnante. On y ressent également une candeur due à la situation impossible, dieu sait pourtant que ce n’est pas chose aisée d’interpréter des personnages dans des situations avec lesquelles on n’est pas en phase sur le plan moral.

Qu’elle est belle cette découverte qu’est 16 PRINTEMPS. La jeunesse de sa réalisatrice n’est pas un obstacle à la maturité du propos. Elle fait preuve de dynamisme, poésie, d’un goût prononcé et un amour pour l’art. Il ne fait nul doute qu’on la reverra derrière et devant la caméra.

 

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