Equipe:
Durée : 132’
Genre:
Date de sortie: 28/03/2006
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Angleterre dans un futur proche. Un gouvernement totalitaire a pris en main les rennes du pays, manipulant les médias pour mieux opprimer le peuple. V, un combattant mystérieux, déclenche une vague d'attaques terroristes pour sortir le peuple de sa torpeur. Un beau soir, il sauve une jeune fille, Evey, de la police secrète...
Notre critique:
Présenté en clôture du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles, V FOR VENDETTA ne va pas laisser indifférent… Ce n’est pas parce qu’il adopte un côté ‘futuriste’ que ce film, basé sur un comics du célèbre auteur Alan Moore (FROM HELL, THE WATCHMEN), n’en est pas moins un pamphlet virulent contre nos sociétés démocratiques modernes.
A l’instar de l’Angleterre du film, nos sociétés n’ont plus de ‘démocratique’ qu’une apparence, qu’une coquille vide de démocratie. Elles sont devenues les dictatures des médias qu’Orwell avait déjà pressenti dans son 1984. Et comme un Adam Sutler (merveilleux John Hurt, toujours à l’aise dans les rôles de méchant profondément ignobles), nos dirigeants usent et abusent de la dictature de la communication, manipulant l’information à qui mieux-mieux pour maintenir les peuples sous un joug de règles drastiques et complexes qui sont de plus en plus difficile à supporter. Et le parallèle se fait encore plus fort lorsque l’on se rend compte que surveillance, tromperie et violence sont bien de plus en plus les mamelles de nos sociétés modernes (le scandale d’Enron avec ses tenants, ses aboutissants, n’est-il pas le brillant reflet de ce que le film dénonce?). Bien sûr, des dents risquent de grincer quand le récit tend à montrer que la seule solution pour réveiller de la torpeur un peuple hypnotisé par les médias est une forme de terrorisme ou en tout cas d’appel à la révolution. Mais même si ce choix est répréhensible, il ne faut pas oublier qu’il s’agit ici de cinéma qui, par un message plus caricatural, tente d’éveiller une certaine conscience dans l’oeil du spectateur…
Enfin, quoi d’étonnant donc, que l’on retrouve derrière ce pamphlet sur l’illusion de la démocratie, déguisés en scénariste cette fois-ci, les frères Wachowski, célèbres pour leur réalisation de MATRIX?! Car V FOR VENDETTA pourrait très bien se voir comme une déclinaison des propos déjà présents dans le premier opus de MATRIX. On ne s’étonnera pas non plus donc de retrouver, derrière le masque de V, l’acteur Hugo Weaving (le monsieur Smith de MATRIX), qui égrène de fabuleux dialogues subversifs et poétiques à celle qu’il va manipuler, Evey, jouée avec charme et talent par une Natalie Portman qui n’hésite pas à payer de son look pour incarner la muse de V.
Alors, qu’on se le dise, ne croyez pas, en sortant de la salle, que ce que vous venez de voir n’est qu’un film d’anticipation de plus car il se pourrait bien que cela se passe ‘hic et nunc’… et juste au coin de votre rue…