Road To Perdition
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Road To Perdition

par Olivier Guéret
Publié: Dernière mise à jour le

Titre français : Les Sentiers De La Perdition

Equipe:
Durée : 120’
Genre:
Date de sortie: 10/09/2002

Cotation:

0 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Chicago, 1931.
Deux pères: Michael Sullivan (Tom Hanks), un tueur à gages au service de la Mafia irlandaise et Mr. John Rooney (Paul Newman), son patron et mentor qui l’a pris sous son aile et élevé comme son fils.
Deux fils: Michael Sullivan, Jr. et Connor Rooney qui font tous deux des efforts désespérés pour gagner les faveurs, l'estime et l'amour de leurs pères.
Jalousie et compétition les entraîneront dans un conflit inévitable. Les choses prennent une tournure dramatique le jour où le travail de Sullivan interfère avec sa vie privée...

 

Notre critique:

Après avoir électro-choqué l’Amérique bien pensante avec AMERICAN BEAUTY, après avoir maltraité la sacro-sainte structure familiale de l’american way of life, le réalisateur Sam Mendes attaque de front le film de genre! Mais en lieu et place de le redéfinir, il retourne aux sources…

Oubliez vite les images d’Epinal qui squattent vos cervelles, fini le temps des truands à la démarche altière, à la poubelle les monologues ronflants et maniérés… Certes, chez Mendes, les gangsters s’organisent toujours autour d’un Parrain prompt à enterrer les siens, mais sa cour ne vient guère se trémousser devant lui en se courbant toutes les 30 secondes… Chez Mendes, tout reste une histoire de famille, de liens de sang et d’éducation…

En cela, l’ex-metteur en scène de théâtre illustre son amour pour ses personnages et l’efficacité de son point de vue lorsqu’il efface les mots pour laisser place à la musique. Une sonate en dit souvent plus qu’un long iscours! Mais loin d’être muets, les personnages parlent également… brièvement, sèchement! Ils ne manièrent jamais leurs propos, ils sont irlandais pas italiens! Et c’est là, dans ces deux points que résident à la fois le renouvellement et le retour aux sources.

Dressant un parallèle entre les deux relations paternelles/filiales, il délaisse à proprement parler le genre pour se concentrer sur deux visions de la famille et deux conceptions de l’éducation, de la chance que l’on offre aux siens en tant que père. Evidemment ou malheureusement, le genre rattrape l’intrigue et reprend ainsi ses droits en injectant dans le scénario un tueur malsain (en la personne de Jude Law) qui n’est là que pour garantir le suspense.

A y plonger les neurones, on sent que Mendes a construit une histoire dans l’histoire et que toute l’imagerie propre au Chicago des années 30 ne fait qu’office de décorum, de jouets servant à emballer un contenu trop fragile pour être balancé tel quel. Ainsi, il protége son coeur dans un ballet d’images superbement photographiées. Et bien que le bouffi et usé Tom Hanks, que le dichotomique Paul Newman soient absolument superbes; bien que Sam Mendes n’ait définitivement plus à prouver son sens de l’image, on ne peut que regretter l’absence de mise à nu intégrale de cette très belle histoire entre un garçon et son père. Comme si le retour en arrière s’était fondu dans un classicisme étouffant.