Titre français : Oui, Mais…
Equipe:
Durée : 144’
Genre:
Date de sortie: 24/04/2001
Cotation:
Si vous avez manqué le début:
Une adolescente de 17 ans, en pleine découverte de la sexualité (Emilie Dequenne), entourée d'une mère étouffante, d'un père absent et d'un petit ami trop entreprenant, entame une thérapie brève avec un psy hors du commun (Gérard Jugnot). Parallèlement, ce dernier s'amuse à nous révéler les stratagèmes inconscients de tout un chacun.
Notre critique:
Première lecture
rnOUI, MAIS… nous raconte le parcours initiatique d’Eglantine. Oppressée et rejetée par le monde qui l’entoure, Eglantine prend son courage à deux mains et ose demander de l’aide à un psy. Ce dernier lui propose une thérapie brève, au cours de laquelle la jeune fille part à la recherche de sa personnalité et expérimente de nouveaux comportements, à la plus grande surprise de son entourage. Après un parcours jalonné d’épreuves, Eglantine s’affirme et s’épanouit enfin. Elle découvre le sexe, jouit de l’amour et sauve sa mère.
rnLe film s’articule autour de ce scénario conventionnel: le passage au monde adulte. Il oppose deux personnages qui le sont nettement moins: une ado volontaire qui s’amuse parfois de ses propres bévues et un thérapeute réaliste et charismatique. Leur confrontation puise sa force dans l’interprétation des deux acteurs principaux. Emilie Dequenne, dont c’est ici le premier vrai premier rôle de composition, est bluffante de naturel. Elle passe du rire aux larmes avec une légèreté étonnante, et jongle sans démériter avec les différents traits de caractères antagonistes d’Eglantine (naïveté, force, fragilité, passion…). L’actrice belge compose un personnage en équilibre instable, qui ne verse jamais dans le pathétique. Quant à Gérard Jugnot, il s’impose d’emblée comme le psy anti-caricatural. Rondouillard et malicieux, il nous mène par le bout du nez tout au long de cette thérapie peu orthodoxe, sans jamais nous lasser ni nous irriter.
rnSeconde lecture
rnYves Lavandier réalise ici son premier long métrage. Le cinéphile averti devrait pourtant reconnaître le bonhomme, puisqu’il a écrit une bible indispensable à tout passionné du septième art qui se respecte: La Dramaturgie. On s’attendait donc à une bonne leçon d’écriture. On est servi. Le récit est habilement balancé entre une trame narrative classique (la thérapie d’Eglantine) et une leçon très pédagogique sur l’inconscient (les fréquents appartés du psy sur les comportements humains). Lavandier en profite pour enfin réhabiliter la démarche thérapeutique aux yeux du spectateur trop habitué aux psys dérangés du ciboulot issus du cinéma américain.
Sur la forme, le français ne nous déçoit pas non plus. Il ponctue son long métrage d’audaces cinématographiques telles que des faces caméra impromptus ou des saynètes illustratives qui n’ont que peu de rapport avec l’intrigue générale.
Sous ses dehors de film insignifiant, OUI MAIS recèle bien des secrets. Les déterrer demande, il est vrai, une attitude plutôt pro-active. Mais qui a dit que les fauteuils des salles obscures étaient confortables dans le seul but de vous reposer les méninges?