Après être passé par le drame avec son LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES ou encore la science-fiction avec ALIEN: RESURRECTION, Jean-Pierre Jeunet revient à ses premières amours comme DELICATESSEN, LA CITE DES ENFANTS PERDUS ou plus proche de nous, AMELIE POULAIN.
Retrouvant son univers poétique décalé, il nous brosse dans ce MICMACS A TIRE-LARIGOTS le portrait de la vengeance douce mais définitive d’un homme face à son destin. Bazil a perdu son père sur une mine, il s’est pris une balle dans la tête qui est une véritable épée de Damoclès dans son cerveau, Bazil a donc toutes les raisons d’en vouloir aux usines d’armement qui fabriquent de tels engins de mort… Et il va donc concocter une petite vengeance de derrière les fagots envers les deux directeurs de ces usines de stupidités.
Vous vous en doutez, la fable sera bien sûr morale et drôle et fustigera les fabricants d’engins de mort avec tout le plaisir du cinéma de Jeunet et au travers d’un de ces personnages de paumés gentils mais rusés qu’affectionne tout particulièrement le réalisateur. Souvent muet, le film joue plus sur la pantomime et les trognes que sur des discours ravageurs et l’on pense inévitablement à Chaplin, Tati et consorts à chaque scène.
Et entre Remington qui parle uniquement en expressions toutes faites, le savant loufoque et fort comme un turc, la femme caoutchouc ou encore entre autres Calculette dont le nom en dit long sur ces capacités en calcul mental, Danny Boon en Bazil se transforme sans problème en ce personnage lunaire, chef de file d’une équipe de vengeurs que les comics américains risque de nous envier encore longtemps!