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Date de sortie: 10/01/2006
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Si vous avez manqué le début:
Guerre du Golfe. Swoff est un sniper des Marines, fraîchement arrivé au Koweït. Avec ses camarades, ils essuient d'abord la chaleur, l'attente et l'ennui avant de se trouver peut-être face à l'ennemi...
Notre critique:
Cela faisait un petit bout de temps que l’on avait plus vu un film de guerre intelligent. Il est vrai que Stanley Kubrick avait fermé pas mal de pistes avec son excellent FULL METAL JACKET. Et il fallait sans doute qu’un Bush relance le débat guerrier de par le monde pour qu’à nouveau ce type de sujet pointe le bout de son nez et qu’un réalisateur aussi fin qu’un Sam Mendès (AMERICAN BEAUTY, ROAD TO PERDITION) s’en empare pour lui donner toute la qualité nécessaire…
Attaque directe contre la guerre, JARHEAD, adaptation du bouquin autobiographique d’Anthony Swofford, est un formidable mélange d’ironie, d’onirisme et de réalisme. Découpé à la manière de FULL METAL JACKET (l’entraînement – l’affrontement), il doit à son grand-frère une certaine froideur analytique qui donne au film une distanciation propre à la réflexion.
En nous livrant après quelques dizaines de minutes de film, une extraordinaire scène de projection d’APOCALYPSE NOW qui plonge les soldats dans une transe de violence et de volonté de combattre, Sam Mendès pose les jalons d’un film qui ne va cesser de montrer l’imbécillité et le primitivisme de la pensée militaire (le discours d’arrivée des soldats au Koweït est une superbe illustration!).
Au rythme des jours qui passent (et s’égrènent en intertitres) dans l’attente du combat, l’ardeur du début s’effrite et fait place au doute, voire à la rébellion (le match de foot devant l’équipe de télé), sapant le moral de ces soldats superbement préparés. Mais étaient-ils préparés à l’inaction? Certes non!
Et après l’opération Desert Shield, c’est Desert Storm qui commence… Enfin, l’action! Et là, la première fois qu’ils essuient les tirs ennemis, ils sont nullissimes ou presque, réalisant toutes les bourdes possibles y compris l’aviation qui tire sur ses propres troupes. C’est ce que l’on a appelé sans doute des tirs chirurgicaux…
Toutes les scènes de combat sont dignes de l’enfer de Dante, magnifiées par une excellente photographie du directeur de la photo attitré des frères Coen, Roger Deakins, et l’installation du campement dans les champs pétrolifères en flamme restera gravé sans aucun doute dans la mémoire des spectateurs pour on l’espère bien longtemps!
Cette superbe démonstration de l’absurdité de la guerre et de sa totale inutilité devrait être en bonne place au côté d’un JOYEUX NOEL dans le programme scolaire des écoliers du monde entier…