A History of Violence
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A History of Violence

par Eric Van Cutsem
Publié: Dernière mise à jour le

Equipe:
Durée : 100’
Genre:
Date de sortie: 01/11/2005

Cotation:

0 sur 6 étoiles

Si vous avez manqué le début:

Deux homme sortent d'une chambre d'un motel. Ils décident d'éviter les grandes villes et de partir vers l'Est. Mais au moment de payer, l'un deux liquide brutalement la femme de ménage et le patron...
A Millbrook, la famille Stall vit heureuse et unie et s'apprête à passer une de ces journées calmes comme ils en connaissent tant. Mais la journée et les jours qui vont suivre celle-ci sera fort différente de ce qu'ils ont vécu jusqu'ici...

 

Notre critique:

En commençant par un travelling arrière digne de Kubrick, David Cronenberg met d’emblée la barre très haut. Les cadrages au cordeau, une caméra mobile mais pas excitée vient rapidement confirmer que Cronenberg a trouvé, au fil des ans, un équilibre, une sûreté de mise en scène qui le classe sans conteste parmi les plus grands. Avec A HISTORY OF VIOLENCE, il prouve que la parfaite adéquation entre mise en scène et récit existe.

Sans animosité, sans hésitation, il pose sa caméra où il faut et prend son temps pour raconter par le menu l’histoire de Tom Stall et de sa famille. Des gens calmes, un couple parfait, un fils qui refuse avec intelligence la violence de ses camarades de collège. Une famille comme les aime l’Amérique bien pensante. Puis, une tuerie dans le café, où l’on retrouve le savoir-faire du Cronenberg de la première heure. Sans ostentation, sans heurts. Efficace mais pas racoleur. Et soudain, le Tom Stall devenu héros par la violence va semer autour de lui la même furie. D’abord chez son fils… puis chez sa femme. Mais Cronenberg prend soin de faire presque murmurer les dialogues, d’étirer le temps dans certains dialogues (la discussion de Tom avec son fils Jack) pour calmer le jeu, pour magnifier les explosions de colère et pour illustrer son propos: la violence appelle la violence et l’on n’échappe pas à son passé.

A la simplicité du scénario adapté d’un comics de Vince Locke et John Wagner (un des créateurs de Judge Dredd), A HISTORY OF VIOLENCE oppose la multiplicité des thèmes de son récit. Ce qui paraît limpide cache de nombreux messages sous-jacents et à la lecture entre les images et entre les dialogues, la richesse des idées s’insinue dans l’esprit du spectateur pour le faire réfléchir encore plus sûrement lorsqu’il aura quitter la salle.

A cette mise en scène réussie, il faut ajouter l’extraordinaire prestation de Viggo Mortensen. En parfait équilibre entre violence intérieure et calme olympien, il donne au personnage de Tom Stall une existence charnelle, une dimension que peu d’interprètes auraient pu donner au personnage. Pas d’erreurs non plus sur les autres rôles depuis Maria Bello (ASSAULT ON PRECINCT 13) jusqu’à un William Hurt succulent en mafieux riche et impitoyable.

Un sans faute donc pour ce David Cronenberg qui méritera incontestablement une deuxième vision pour mieux saisir toute la force du propos et toute la qualité de la réalisation!